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Après le livre, qu’en est-il de la littérature, et donc de son apprentissage ? Question, toujours à remettre sur le métier, que François Bon pose et repose, pour notre plus grands dérangement et bonheur, en enrichissant et actualisant son essai de 2011. C’est que le fétichisme du livre comme objet et comme forme (l’assignation dans un genre, l’œuvre close sur elle-même) participe d’une sacralisation et d’un enfermement de la littérature. Dans notre imaginaire né de l’imprimerie, « le livre accapare la totalité de ce qui surgit en littérature, de ce que rétrospectivement on nomme littérature.» Mais peut-être déjà en leurs temps Bossuet, Mme de Sévigné, Saint-Simon, Michaux ou Char n’avaient pas écrit dans la perspective du livre. Et d’autres surgissements et déploiements des mots sont possibles, que le numérique en particulier invite à redécouvrir et réinventer. Peut-être deviendra-t-il alors possible de dépasser tout ce qui dans les représentations scolaires nous programme (pour définir, classifier, recomposer, commenter, disserter) , empêche la mise en action par les élèves de la « littérature », leur interdit de dire, écrire, créer, creuser, partager leur interaction avec le monde ? 40 épisodes de la série de François Bon sont en cours de publication vidéo : délectables, indispensables.

La série « les numériques » via le site de François Bon

« Après le livre » en 2011 dans Le Café pédagogique