Les Enseignants Référents pour les Usages du Numérique sont des enseignants du premier degré occupant une fonction en lien avec le numérique, mais pas seulement. L’une de leur principales missions est la formation et l’accompagnement des équipes pédagogiques – inspecteurs de l’Éducation nationale, conseillers pédagogiques, enseignants… Organisés en collectif, le AFT-RN – Association des Formateurs TICE – Réseau National, les Erun demandent aujourd’hui un statut et une reconnaissance financière à la hauteur de ces missions.
Maillon fondamental de l’école à l’ère du numérique, les ERUN ne sont pourtant pas considérés à leur juste mesure selon le collectif AFT-RN – Association des Formateurs TICE – Réseau National. L’association, dont le but est « la reconnaissance du statut de formateur des Enseignants Référents aux Usages du Numérique, la veille pédagogique et technologique et la mutualisation des connaissances et des pratiques liées à l’usage du numérique », avait obtenu de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Éducation nationale, la mise en place d’une Indemnité pour Mission Particulière (IMP) jusqu’alors refusée par les précédents gouvernements. Mais aujourd’hui, le collectif demande plus. « C’est un statut de formateur que nous revendiquons » nous confie Christian Stracka, président du collectif, « nos missions sont multiples et la formation en est un aspect important ».
Une multitude de missions
Une demande de reconnaissance salariale
Pour l’heure, et depuis la mise en place de l’IMP, la reconnaissance financière de l’administration se limite à une indemnité de 125 euros brut par mois, de quoi démotiver les plus volontaires et de futurs candidats.
Pour remédier au manque de vivier de candidats aux postes de référent numérique, depuis peu, certaines académies transforment ces postes en CPC Numérique. Cela leur permet de toucher, comme tout CPC, une indemnité annuelle de 2500 euros brut, une NBI (nouvelle bonification indiciaire) de 130,95 euros par mois et la prime REP ou REP+ depuis janvier 2023.
Le collectif AFT-RN demande la généralisation de ces indemnités et de la prime REP pour tous, sans nécessairement passer par une transformation de poste. « On est sur les mêmes missions à peu de choses près. On ne quémande rien, ça ne serait que justice ».
Interrogé, le SNUipp-FSU va dans le même sens. « Nous demandons que les ERUN aient une indemnité liée à leur fonction, comme pour les CPC et la prime REP », explique Guislaine David, porte-parole du syndicat des enseignants du premier degré.
Le collectif a été reçu par le directeur du numérique éducatif du ministère et son ajointe le 31 janvier dernier. Ces derniers se sont dit à l’écoute et espèrent que le plan Stratégie numérique pour l’école permettra de faire évoluer la situation. Affaire à suivre donc.
Lilia Ben Hamouda