Dans une tribune accordée au Monde du 6 février, François Dubet (sociologue EHESS) fustige de récentes études qui préconisent la séparation des sexes et rappelle les enjeux démocratiques de la mixité sociale. » Les fausses découvertes des différences, qui ne sont souvent que des truismes, introduisent doucement l’idée que l’on n’est bien qu’entre soi… Au lieu d’aménager l’école pour qu’elle accueille ensemble la diversité des élèves, qui n’est rien d’autre que la diversité de la société, on suggère de lever l’obstacle en séparant les élèves de façon à éviter toute contamination sociale… Les véritables différences ne sont pas collectives, mais individuelles, tous les élèves sont singuliers et le problème de l’école est double et paradoxal. Elle doit traiter chaque élève comme un individu singulier, unique et, en même temps, elle doit le considérer comme l’égal des autres, comme un semblable. C’est en tout cas ce que devrait faire une école démocratique. Pleine de bons sentiments et d’évidences bien senties, la « découverte » des différences entre les filles et les garçons tourne résolument le dos à ce projet. Dommage, car cette découverte aurait pu conduire vers des conclusions totalement opposées : les filles et les garçons ne sont pas identiques, et le rôle de l’école est de leur apprendre à vivre ensemble, sans les nier et sans les séparer ».
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3232–308288-,00.html
Combien d’élèves par classe ?
Combien d’élèves comptent les classes françaises en moyenne ? Une étude ministérielle apporte des réponses précises. Et elle souligne de grandes inégalités. Ainsi le nombre moyen d’élèves devant un professeur varie géographiquement de 21 élèves à Limoges à 28 à Nice, les académies franciliennes se situant entre 26 et 27. L’écart est plus fort entre les filières : dans l’enseignement professionnel il se situe entre 9 (pour le bac pro en 3 ans) et 19 en BEP alors qu’il est de 23 au collège et 26 en lycée général et technologique. Mêmes écarts entre les matières : la technologie compte 16 élèves par professeur quand l’histoire-géographie monte à 29 et l’EPS à 30. Il sera intéressant de voir comment les restrictions budgétaires affecteront ces données en 2003.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0309.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html