Il n’est pas de colloque sans
table-ronde… Même si la journée à
privilégié les ateliers au cours desquels on
s’est
rapproché du métier et des apprentissages, les
organisateurs ont tenu à préserver un espace
symbolique
qui permet de présenter aux participants les acteurs qui
contribuent à donner légitimité
à l’Ecole
maternelle, et qui sont susceptibles de participer à la
défense de ce maillon de l’Ecole.
Pour Lucile Barberis,
présidente de l’AGEEM,
« nous sommes sans doute tous d’accord sur nos ambitions pour la
maternelle : une école pour tous, présentes sur
tout le
territoire. C’est sur le comment que les choses peuvent
être plus difficiles. Nous voulons rendre lisible le travail
qui
s’y fait, le travail des maîtres et des personnes
qui y
travaillent, comme les acquis des élèves« .
C’est pourquoi l’AGEEM diffuse des outils,
participe
à la formation des enseignants à travers ses
initiatives
multiples, locales et nationales.
Helène Lechrome,
pour la FCPE,
insiste sur l’importance de la rencontre parents-enseignants
pour
fabriquer un cadre sécurisant pour que l’enfant
apprenne.
Elle revendique toute la place pour les parents dans le conseil
d’école et dans les projets d’Ecole.
Marianne
Baby, pour le SNUipp,
insiste sur le pas à faire pour rendre l’Ecole
maternelle
capable de lutter encore davantage contre les
inégalités
sociales. Elle invite les enseignants à revendiquer leur
professionnalité et la formation qui va avec, à
se
nourrir de la recherche, mais aussi à « creuser le
métier » en travaillant ensemble localement pour
faire du
lien…
Muriel
Quoniam, présidente de l’ICEM-Pédagogie
Freinet, précise que la fonction initiale de
l’Ecole,
l’accueillir dans l’Ecole pour lui faire vivre en
sécurité sa vie d’enfant, est remise en
cause par
la primarisation, l’évaluationnité
aigüe ou
Base Elève. Elle appelle à la vigilance, et
à la
réhumanisation de l’école maternelle,
notamment par
l’accueil bienveillant des familles, mais aussi à
favoriser les expériences sociales de l’enfant
« tel
qu’il est ». «
On a du travail, mais dans nos classes, nous avons du pouvoir
pour agir… ». Elle appelle les
participants et les organisateurs à s’unir dans un
« front pour l’enfance ».
«
L’école, c’est le lieu de
l’émancipation, le lieu où on apprend
à
penser son vécu pour se construire des modèles de
compréhension du monde ». Christine Passerieux,
pour le GFEN,
insiste sur ce droit central pour chacun : il n’y a pas de
développement sans apprentissage. Apprendre ensemble à
penser tout seul, c’est l’enjeu. « Transformer
l’Ecole, ce n’est pas tout jeter, c’est
se concentrer
sur ce noyau dur d’élèves qui
résistent
à la professionnalité enseignante. Nous avons des
outils
théoriques et pratiques pour le faire, et réduire
les
écarts entre les élèves.
C’est dans ce qui
se met en classe au quotidien que
l’élève peut oser
s’engager dans les activités intellectuelles. Nous
devons
donc interroger des «modes de faire» dont on a
parfois
perdu jusqu’à l’origine, pour comprendre
mieux ce
qui permet aux élèves d’entrer en
connivence avec
l’univers culturel de l’école, ce qui
les outille
pour arriver à apprendre et à penser. Nous avons
la
responsabilité de diffuser ces outils, pour que la
souffrance
des enseignants face place au sentiment d’être
capables,
à plusieurs, de jouer leur rôle pour rendre tous
capables ».