Le
journaliste du « Soleil », un quotidien sénégalais, nous emmène dans la
banlieue nord de Dakar où, le long d’une route, vivent des pauvres. Ainsi
Ndiolé : « J’étais élève en classe de C.E.2 (Cours élémentaire 2ème
année), l’an passé. J’étais même admise en classe supérieure, au C.M.1. Mais
j’ai dû arrêter les études sur la demande de ma grand-mère maternelle qui ne
jouit plus de toutes ses facultés visuelles. En dépit de ma ferme volonté de
continuer les études, elle m’a obligée à quitter les bancs pour que je la
guide, quand elle va demander l’aumône ». Sa grand-mère se justifie :
« Je n’avais qu’un fils unique. Il était même marié, mais Dieu l’a arraché
à notre affection très tôt. Ainsi, je suis restée sans soutien. Pire, comme
si cela ne suffisait pas, j’ai perdu la vue. Dépourvue de moyens, j’ai
décidé de retirer ma petite-fille de l’école pour qu’elle puisse
m’accompagner ici. J’éprouve une profonde tristesse de la voir rester à côté
de moi, alors qu’elle pouvait bien réussir dans les études ». Un peu plus
loin une mère de famille a retiré sa file aînée de l’école pour qu’elle
garde ses jeunes frères pendant qu’elle mendie.
Article du Soleil