Un appel pour « le collège de la réussite de tous »
La remise en cause du collège unique amène les organisations professionnelles à se prononcer sur l’avenir du collège. Les Cahiers pédagogiques, le SGEN, la FCPE, Education et Devenir, la Ligue de l’enseignement, l’UNSA éducation, l’OCCE et la FIDL lancent un appel pour « le collège de la réussite de tous ». Ils dénoncent « l’illusion (que) le retour à un collège construit sur le principe des filières.. serait la réponse aux échecs que des jeunes connaissent au collège, aux difficultés que rencontrent les équipes éducatives » et estiment « qu’il n’y a aucune fatalité dans les échecs que des jeunes connaissent au collège, mais les effets pervers d’une volonté de démocratisation qui n’a pas été menée à son terme ».
Aussi les signataires appellent à des mesures fortes : refus de la sélection au collège, redéfinition des programmes, développement de l’autonomie des établissements » en leur donnant les moyens humains et matériels de mettre en oeuvre un projet, conçu comme étant un ensemble de réponses adaptées à leur public scolaire : différenciation pédagogique, pédagogie active et de projet, utilisation généralisée des TICE, accompagnement du travail, suivi individualisé, tutorat, évaluation formative, éducation aux choix et à l’orientation, souplesse des structures, des modes de regroupement des élèves et des emplois du temps, etc. »
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article.php3?id_article=43
Quel avenir pour la technologie ?
Au moment où le ministre annonce son intention de développer rapidement les « classes en alternance » en collège, le devenir de l’enseignement de la technologie peut apparaître incertain. Aussi, la publication du rapport des inspecteurs généraux Jean-Pol Isambert et François Louis sur « Les conditions d’enseignement de la technologie dans les collèges » permet de faire le point sur la discipline et ses difficultés présentes.
D’emblée, les inspecteurs soulignent la très grande diversité de cet enseignement d’un collège à l’autre. Si les équipements, et particulièrement informatiques, se sont bien améliorés, quelques collèges ne disposent encore que de vieilles et rares machines (des ordinateurs de 15 ans d’âge dans les Pyrénées orientales par exemple !). Plus encore que le matériel, les conditions d’enseignement divergent : dans la majorité des établissements, les enseignants ont obtenu de dédoubler les groupes, conformément aux recommandations pédagogiques, mais au prix d’une baisse de l’horaire élève : « les moyens étant octroyés par les services académiques sur la base de la classe entière, les dédoublements envisagés sont, nécessairement à la charge des établissements. Ces derniers, renvoyés sans doute quelque peu aisément par les autorités académiques au discours de l’institution sur leur autonomie, ne disposent pas en fait de multiples solutions pour financer de tels dédoublements ». L’inspection relève également que cet enseignement est « particulièrement tributaire des compétences des enseignants ». Or ceux-ci ont parfois navigué de stage inutile en formation superflue au gré de parcours professionnels chaotiques. D’autres sont plus ou moins mis à l’écart et se voient confiés les élèves « qui n’ont pas leur place dans le collège »…
C’est donc bien la place de la technologie, jugée « assez aléatoire d’un collège à un autre » qui reste problématique. L’exemple des sections NTA l’illustrent : elles servent souvent de pré-orientation vers les L.P. et cela « illustre bien la représentation que l’on se fait de la technologie ». Souvent aussi le prof de technologie est transformé en responsable de maintenance du matériel informatique.
En conclusion, l’inspection demande d’abord qu’on lève l’ambiguïté sur les moyens attribués à cet enseignement. Elle rappelle que « les TICE doivent être l’affaire de l’ensemble de la communauté scolaire ».Elle recommande une meilleure animation pédagogique.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/igaen/collegetechno.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep.html