ELCO : E. Macron applique une décision de 2016
A Mulhouse le 18 février, E Macron a annoncé qu'il met fin aux ELCO. Ils seront remplacés par des EILE. Il ne fait qu'appliquer un programme tracé par N Vallaud Belkacem en 2016 et mise en oeuvre partiellement avant 2017. En annonçant la suppression des ELCO à la rentrée 2020 le président met surtout fin aux ELCO de langue turque, seul pays qui n'a pas accepté la modification des accords conclus dans les années 1970.
Suppression des ELCO à la rentrée 2020
"Je ne suis pas à l'aise d'avoir dans l'école de la République des hommes et des femmes qui peuvent enseigner sans que l'éducation nationale puisse exercer de controle... Il est indispensable que toute personne qui enseigne ces langues puissent faire l'objet d'un controle sur la maitrise du français et le respect des lois de la République... A partir de la rentrée 2020 les ELCO seront partout supprimés".
E Macron évoque les ELCO dans son discours de Mulhouse le 18 février. Créés dans les années 70 en accord avec 9 pays (Portugal, Maroc, Algérie, Tunisie, Turquie, Italie, Espagne, Serbie et Croatie), ces enseignements situés sur le temps périscolaire, offrent un enseignement culturel et linguistique dans la langue d'origine des familles des enfants. Cet enseignement est donné dans les écoles par des enseignants recrutés, payés et nommés par les ambassades.
E Macron annonce le 18 février que ces enseignements seraient remplacés dès la rentrée 2020 par des Enseignements internationaux de langues étrangères (EILE) avec des enseignants toujours mis à disposition par les ambassades mais avec un contrôle par l'Education nationale et des exigences dans le contenu des enseignements. Les EILE devraient être proposés à tous les élèves.
Une mesure décidée en 2016...
A vrai dire, E Macron n'invente ni même n'annonce rien. Il reprend à son compte, sans même la nommer, une mesure prise par N Vallaud Belkacem en mai 2016, ministre de l'éducation nationale dans le même gouvernement qu'Emmanuel Macron... Les premiers EILE, en accord avec le Maroc et le Portugal, ont vu le jour dès la rentrée 2016. N Vallaud Belkacem s'était donné comme objectif la suppression de tous les ELCO pour la rentrée 2018 avant de repousser la date à la rentrée 2019.
La circulaire de rentrée de 2016 annonce que " Les enseignements de langue et de culture d'origine (Elco) évoluent vers un dispositif inspiré des sections internationales existant dans le premier degré". La circulaire de rentrée de 2017 dit que "pour l'année scolaire 2017-2018, l'objectif est le passage de tous les pays de langue arabe au nouveau dispositif EILE. Le processus actuellement en cours de finalisation avec les pays concernés se mettra en place progressivement afin de réunir toutes les garanties d'une transition réussie".
S'il n'en a rien été à la rentrée 2017 c'est que l'alternance est passée par là. L'impulsion a été donnée par N Vallaud Belkacem. Mais rien ne s'est passé après son départ du ministère jusqu'à ce discours de Mulhouse.
Une mesure contre la Turquie
Selon E Macron 8 pays sur 9 ont accepté le passage des ELCO aux EILE sauf un, la Turquie. La décision, tardive, du président de la République d'appliquer la mesure prise par le gouvernement précédent , vise donc la Turquie. "Si la Turquie refuse.. on construira des alternatives pour batir une offre périscolaire renouvelée", a précisé E Macron. L'éducation nationale a t-elle vraiment les moyens de financer ces enseignements périscolaires ? Rien ne semble prévu au budget 2020.
F Jarraud
Par fjarraud , le mardi 18 février 2020.