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« Les
inégalités à l’école sont perçues comme particulièrement intolérables..
ébranlant singulièrement l’idéologie méritocratique »
. Marie Duru-Bellat
(Université de Bourgogne) publie sur le site de l’Observatoire des
inégalités une synthèse remarquable sur les inégalités à l’école. Elle fait
le point sur leur genèse et propose des modèles pour les comprendre, mettant
l’accent sur les travaux de Boudon :  » le principal facteur d’inégalité
est donc la différenciation, en fonction de la position sociale, des champs
de décision des acteurs »
par exemple des choix des familles, lui-même
guidé par des réalités sociales. Ainsi pour M. Duru-Bellat,  » les seuls
pays où une certaine démocratisation des carrières scolaires a été observée
(Pays-Bas ou Suède) sont ceux où se sont réduites les inégalités sociales de
niveau de vie et de sécurité économique, dont on sait qu’elles pèsent sur la
sensibilité au risque, et donc sur les inégalités de choix scolaires… Plus
que des réformes éducatives, la modification des inégalités de vie entre des
groupes sociaux qui utilisent l’école en fonction de stratégies et sur la
base de ressources différentes serait un vecteur efficace de
démocratisation… Il faudrait donc ré-évaluer, sans doute à la baisse, la
fonction de l’école et la portée des politiques scolaires dans la
reproduction des inégalités.  »
. Pour autant les politiques éducatives
gardent une portée effective dans la réduction des inégalités. Et là
l’avantage st aux systèmes éducatifs les moins élitistes :  » l’ampleur
des inégalités sociales apparaît d’autant plus forte qu’on passe des
systèmes entièrement indifférenciés (tels les pays scandinaves), aux pays
ayant conservé des filières (l’Allemagne ou le Luxembourg), sans que cela
obère d’ailleurs le niveau moyen des élèves, au contraire ».
Un texte
remarquable au moment où se décide une nouvelle loi d’orientation.
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