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Dans Le Monde, Philippe Bernard montre sa difficulté : « Dans certaines classes, minoritaires, le conflit du Proche-Orient parasite l’enseignement de l’extermination des juifs » rappelle Benoît Falaize, professeur à l’IUFM de Versailles. Une enseignante d’histoire-géographie confirme : « Aujourd’hui, une certaine parole antisémite s’est libérée. Beaucoup d’élèves se pensent en référence à une communauté arabe et musulmane. » Dans un autre article, Sophie Ernst (INRP) critique le « devoir de mémoire » : « Proclamer un « devoir de mémoire »pour que « cela ne recommence pas », affirmer la nécessité d’une transmission aux jeunes, c’est vite dit, ça vous fait passer pour un antifasciste à bon compte. Et ce renvoi sur l’école permet d’économiser le véritable travail de réflexion collective. L’école ne peut pas tout, alors que les Français ont tendance à en attendre à la fois la régénération et la réparation de toute la société ». L’historienne Annette Wieviorka appelle à revoir la pédagogie de la Shoah : « Laissons les professeurs et les élèves travailler, laissons cette histoire vivre pour les générations qui viennent ! Cessons de faire des leçons de morale ahurissantes qui nous posent, nous adultes de 2005, comme les porteurs d’une vertu que n’avaient pas nos aïeux ! Nous nous donnons bonne conscience, alors que nous devrions nous inquiéter du monde que nous avons fait et dans lequel beaucoup de jeunes vivent dans des conditions déplorables. Que signifient nos leçons sur la République, l’intégration, l’antiracisme alors qu’ils subissent l’exclusion, les discriminations liées à leurs origines et ont tant de mal à imaginer leur place dans la société ? » Ce qui rappelle le sens de la mémoire républicaine.
Article du Monde
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