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Photo Morguefile

« Les usages de ressources par les élèves continueront à se répandre, mais pour des motifs qui ne sont pas directement liés aux finalités de l’école ce qui pourrait donc conduire, comme cela s’est produit pour les précédentes vagues de technologies, à un hiatus fort entre ce qui se passe en classe et ce qui se passe dans la société ». Dans une intervention au colloque du Séminaire Industrialisation de la Formation (SIF 2005) qui s’est tenu les 12 et 13 décembre à Paris, Georges-Louis Baron, Michelle Harrari font ce sombre pronostic sur l’avenir des ressources informatisées dans l’éducation scolaire.

Analysant la production de ces ressources, ils soulignent « l’activité soutenue des militants et associations d’acteurs (en particulier des enseignants) » et « l’influence grandissante des collectivités locales ». Quelles évolutions voient-ils ? « Dans le registre pédagogique, les théories constructivistes, sont communément invoquées à propos des TICE, mais on trouve plutôt sur le marché des logiciels d’instruction reposant sur des modèles directement issus des travaux comportementalistes américains des années soixante. Comment ces logiciels sont-ils utilisés en pratique, en particulier hors de la prescription et de la supervision des enseignants ? S’agissant de tendances, nous sommes conduits à plusieurs conjectures. Tout d’abord, ce qui relève de la technologie éducative ne se développera que lentement, ce développement se produisant surtout dans le domaine de l’assistance scolaire et pour préparer des certifications ne reposant pas sur le suivi d’un curriculum préalable (en particulier de type PCIE ou B2i). Ensuite, les usages de ressources par les élèves continueront à se répandre… Enfin, tout indique que les ressources à destination des enseignants continueront à connaître une dynamique importante, plusieurs secteurs complémentaires continuant à coexister ».

On découvrira sur le site du colloque de nombreuses autres contributions à ce colloque qui a réuni près de 200 spécialistes venus du monde entier. « Un événement scientifique qui témoigne de la vitalité et de l’importance d’un courant de recherche associant économistes et spécialistes des sciences de l’information et de la communication ou de l’éducation, propre donc à dynamiser les recherches présentes en les situant dans un contexte élargi et dont l’enjeu social majeur reste bien de comprendre quels sont la direction et le sens des changements en cours dans les institutions éducatives. Car, comme il a été dit, si la révolution n’a pas eu lieu et n’aura pas lieu, le changement et l’adaptation à un environnement en pleine mutation, eux, doivent avoir lieu ».
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