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Contrairement à la formule célèbre qui veut que « les statistiques, c’est comme le bikini. Ce qu’elles révèlent est suggestif. Ce qu’elles dissimulent est essentiel », il y a des chiffres et des évolutions qui éclairent. C’est du moins ce qui m’est apparu en lisant un article de BBC News du 12 février.

Le quotidien électronique annonce que le nombre d’enseignants a augmenté de 36 000 en Angleterre depuis 1997, et celui des autres personnels éducatifs de 155 000. Cela alors que le nombre de jeunes de moins de 17 ans est resté globalement stable sur les mêmes années.

Que n’entendrait-on pas en France où les contractions budgétaires sont légitimées au nom de l’évolution des effectifs. On crée des postes quand le nombre d’élèves augmente (mais on en crée très peu) comme dans le primaire. On en supprime (en y allant franco !) dans le secondaire dès que les effectifs diminuent. A Paris on appelle cela de la bonne gestion. Et on s’en félicite.

A Londres le son de cloche est différent. Pour le secrétaire à l’éducation, David Blunkett, cette hausse est « une phénoménale bonne nouvelle ». « Ces chiffres apportent une phénoménale bonne nouvelle qui devrait remonter le moral des parents et des enseignants ». Le gouvernement estime qu’en investissant dans l’Ecole il a « fondé les améliorations et les changements des prochaines années ».

Il ne suffit pas d’embaucher des maîtres pour hisser les résultats. Il faut aussi piloter le système. Mais on sait que la réduction des effectifs élèves en zep permettrait de changer le destin de ces élèves. On sait que la scolarisation précoce est particulièrement utile aux mêmes enfants. On sait qu’augmenter le niveau éducatif du pays c’est préparer son avenir. La réaction anglaise devrait au moins nous faire réfléchir à ce qu’est la productivité en éducation.