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Par Françoise Solliec

La poursuite de la démarche « Haute Qualité Environnementale » est une priorité régionale, qui doit tout naturellement se traduire dans la construction et la rénovation des lycées franciliens. Afin de mieux faire connaître l’action de la région en cette matière, un document intitulé « Ecorégion et lycées franciliens 10 ans de recherche environnementale appliquée » a été réalisé par ses services. Il est téléchargeable sur le site lycées du conseil régional.

Une démarche qui s’est construite avec le temps

À ce jour, un peu plus d’une cinquantaine d’opérations (parmi les 200 adoptées par le conseil régional depuis 1998) font l’objet d’une démarche environnementale spécifique, qui s’est bâtie par étapes successives et qui mobilise communautés scolaires, communes, entreprises, architectes, bureaux d’études, mandataires, experts et autres partenaires.

Rappelons que la construction ou la rénovation lourde d’un établissement est une opération de longue haleine, qui s’étale sur près d’une dizaine d’années. C’est donc seulement à l’horizon 2010 et après que l’on pourra réellement observer les effets de cette démarche en vraie grandeur.

Après les premières expérimentations d’éco-construction menées dans des domaines ciblés (5 opérations réalisées, adoptées en 1998-1999), une approche globale prenant en compte les 14 cibles HQE été établie pour certaines des opérations adoptées en 2000-2002. Portant sur quatre thématiques : éco-construction, éco-gestion, confort et santé, elle concerne la plus grande partie des chantiers qui viennent de se terminer ou qui sont encore en cours (Michel-Ange à Villeneuve la Garenne, Hector Guimard à Paris, Jean-Baptiste Corot à Savigny, les Pannevelles à Provins, etc.).

Pour les opérations adoptées en 2003-2004, il a été décidé de quantifier plus précisément les objectifs, dès les études de maîtrise d’oeuvre, et d’approfondir les recherches sur des techniques novatrices : chaufferie bois, épuration naturelle des eaux par lagunage, réutilisation d’eau pluviale… Ces projets sont aujourd’hui en phase d’étude ou de démarage de chnatier (Frédéric Mistral à Fresnes, René Cassin à Arpajon, Fustel de Coulanges à Massy, Champlain à Chennevières, etc.).

La certification « NF bâtiments tertiaires – démarche HQE® » est testée sur les opérations de construction neuve, adoptées depuis 2005, telles par exemple la construction du lycée de Chevilly-la-Rue ou celle du lycée de Dammartin-en-Goële. Elle doit permettre d’évoluer vers un mode de validationspécifique au patrimoine et au processus régional.

Désormais, l’accent est mis sur la prise en compte des enjeux climatiques. Les nouveaux chantiers, comme par exemple ceux du lycée Louis Blériot à Etampes ou du lycée neuf du Bourget, devront donc répondre à des exigences renforcées en matière d’efficacité énergétique et de préservation du cycle naturel de l’eau.

Les prochaines étapes seront orientées vers l’objectif « zéro énergie », avec un bilan neutre entre consommation et production énergétique. Il faudra aussi évoluer vers une approche environnementale élargie à la gestion quotidienne et à la maintenance, afin d’optimiser les potentialités de ces réalisations innovantes.

qui se traduit dans les livraisons actuelles

Dans les opérations en cours, les objectifs de faible consommation d’eau et d’énergie conduisent à adopter des dispositifs particuliers. Ainsi les toitures végétalisées, le renforcement de l’isolation thermique, l’’installation d’appareils économes et de panneaux solaires, sans compter l’utilisation optimale de la lumière naturelle dans les salles de cours ou les ateliers, sont désormais monnaie courante dans les projets architecturaux.

En matière de chauffage, les technologies expérimentées sur les opérations antérieures se généralisent avec des projets de chauffage biomasse ou par géothermie grâce à une pompe à chaleur eau-eau sur nappe.

La rénovation du lycée Michel-Ange de Villeneuve la Garenne, ouvert à la rentrée 2008, a été l’occasion d’illustrer de manière exemplaire la prise en compte d’une démar che HQE.

C’est ainsi qu’une attention toute particulière a été portée au choix des matériaux et produits utilisés (peintures NF Environnement, zinc prépatiné, verre cellulaire, laine de roche, chêne et cèdre rouge provenant de forêts bénéficiant d’une gestion durable…). Divers aménagements permettent de récupérer l’eau de pluie (la toiture végétalisée la retient pour la laisser s’évaporer tandis que le sol du parking et de la cour l’absorbe pour lui permettre d’atteindre la nappe phréatique). Afin de réaliser des économies d’énergie maximales, l’isolation du bâtiment a ét pensée au mieux (double-vitrage, murs en briques, béton et laine de verre), ainsi que l’éclairage (les salles sont naturellement lumineuses et leur éclairage est commandé par des détecteurs de présence).