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Par Françoise Solliec

Former les élèves en utilisant un matériel pédagogique adapté leur faisant découvrir les gestes professionnels de leur secteur d’activité, permettre à l’établissement de s’engager dans la formation professionnelle d’adultes en disposant d’équipements à la pointe de la technologie, tel est le double enjeu auxquels doivent répondre les politiques régionalesd’équipement des lycées professionnels.

A l’échelle de la région Ile-de-France, l’équipement des lycées professionnels représente chaque année plusieurs dizaines de millions d’euros. Cet effort financier concerne d’une part l’attribution et l’évolution des équipements détaillés dans les guides et repères relatifs à chaque formation, d’autre part des investissements spécifiques, souvent des vitrines, consentis à l’occasion de la rénovation ou de la labellisation des établissements, par exemple en lycée des métiers.

Les guides d’équipement des formations, téléchargeables sur le site Eduscol, sont élaborés par un groupe de travail constitué de spécialistes du domaine concerné en étroite concertation avec l’inspection générale de l’éducation nationale. Ils se veulent des outils d’aide à la décision à l’intention des responsables rectoraux et des personnes des instances régionales en charge des équipements et visent à fournir des éléments et des repères permettant de construire le dispositif de formation le mieux adapté à la typologie et à l’architecture de l’établissement.

La rénovation d’un établissement est l’occasion d’y installer des plate-formes techniques performantes, valorisant ses spécificités. Ainsi, par exemple, au lycée Eugène Hénaff de Bagnolet, l’ouverture de filières de haut niveau dans le domaine de l’énergie s’est accompagnée de l’installation d’une plate-forme qui permettra non seulement de familiariser les élèves avec les toutes dernières technologies, mais également d’organiser des activités de formation continue.

Cette interactivité formation initiale formation continue se retrouve dans la plupart des établissements disposant de plate-formes techniques, souvent associés à des GRETA. Mais les plates-formes de pointe ne se rencontrent pas seulement dans les établissements du secteur industriel. Les établissements spécialisés dans les arts appliqués (comme l’Ecole Boulle à Paris), les industries graphiques (par exemple le lycée des métiers André Malraux à Montereau), l’audio-visuel (par exemple Suger à Saint-Denis), les transports (tels le lycée des métiers du Château d’Epluches à Saint-Ouen-l’Aumône) ou même le secteur sanitaire et social (lycée des métiers Henri Poincaré à Palaiseau par exemple) disposent d’équipements que leur envient bien des professionnels.

La labellisation lycée des métiers, le rayonnement de son activité dans un secteur professionnel, notamment ses relations avec les branches professionnelles concernées, sa capacité à proposer des débouchés de haut niveau (BTS, participation à des licences professionnelles), la cohérence de ses thématiques de formation sont autant d’éléments qui rentrent en jeu pour permettre à un établissement de bénéficier d’équipements de pointe, nous explique François Wahl, chef du service équipement des lycées de la région Ile-de-France. Il est par ailleurs important, précise-t-il, que les filières porteuses de l’établissement soit en harmonie avec le schéma des formations en cours.

Les demandes empruntent des canaux multiples et peuvent être relayées auprès de la région par les services rectoraux, les corps d’inspection, les élus, etc. Elles font ensuite l’objet d’une négociation, parfois serrée, dans laquelle l’avis des inspecteurs joue un rôle important. Bien que des attributions soient votées tout au long de l’année, les grandes décisions sont en général prises entre avril et juin, de façon à disposer d’équipements opérationnels à la rentrée de septembre.