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Par Monique Royer

Variées mais méconnues, les formations du domaine agricole, générales, technologiques ou professionnelles constituent une alternative intéressante aux voies classiques de l’éducation nationale. D’autant qu’elles conduisent bien souvent à des métiers, des filières qui recrutent.

Des métiers et des emplois

Les métiers du secteur agricole sont en mal de vocation. Paradoxe à l’heure où les campagnes semblent délaisser leurs champs ? Non, pas vraiment car les filières et les emplois ressortant du secteur sont nombreux. Ils regroupent la production agricole et animale, la transformation des produits (agroalimentaire), la commercialisation, l’horticulture, les métiers de la forêt, l’environnement, les services à la personne. Les acteurs du secteur agricole des Pays de la Loire, les professionnels de l’agriculture, de l’ agroalimentaire, se sont, entre autres, mobilisés pour présenter et faire connaître les différents métiers de leurs filières.

Un système de formation

Pour former à ces métiers, 848 établissements d’enseignement agricole sont présents sur le territoire, pour 60% d’entre eux privés. La plupart proposent un internat avec des activités sportives et culturelles organisées pour les internes. Les établissement peuvent accueillir des classes de la 4e au BTS et délivrent des diplômes spécifiques à l’enseignement agricole mais aussi de l’éducation nationale ( le BAC S, certains BAC Pro ou BTS) ou encore de jeunesse et sports. Le dispositif est complété par une vingtaine d’établissements d’enseignement supérieur, publics et privés, écoles vétérinaires, écoles d’ingénieurs ou d’agronomie. L’enseignement agricole se caractérise également par ses orientations pédagogiques. Depuis sa rénovation de 1961, initiée par Edgard Pisani, l’innovation pédagogique est une constante de ce système. L’éducation socio-culturelle, l’inscription de la pluridisciplinarité dans les référentiels, sont des héritages directs de la rénovation. Les formations professionnelles de l’enseignement agricole sont également accessibles par la voie de l’apprentissage, du CAPA au BTS et à la licence pro.

S’orienter après la 5e et la 4e

Les élèves qui souhaitent découvrir les métiers de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de l’aménagement de l’espace et la protection de l’environnement, du service en milieu rural peuvent se diriger vers l’enseignement agricole dès l’entrée en 4e. En fin de troisième, ces élèves ont le choix entre un certificat d’aptitude professionnelle agricole (CAPA), une seconde professionnelle ou encore une seconde générale et technologique.

Des classes de pré-apprentissage peuvent accueillir des élèves de 14 à 16 ans. Sous statut scolaire, es élèves alternent enseignement théorique au lycée et stages pratiques en entreprise.

S’orienter après la troisième

Un certain nombre d’établissements de l’enseignement agricole proposent une seconde générale et technologique dont les enseignements de détermination permettent par la suite de s’orienter vers une première générale « S » en lycée agricole, ou une première générale des séries littéraire, scientifique ou économique et sociale, à l’éducation nationale. Les élèves peuvent également choisir la voie technologique en première technologique des séries STAV, en lycée agricole, en première année de BTA, en lycée agricole ou en première technologique des séries STI, et SMS, à l’éducation nationale ; STL et STG à l’éducation nationale et dans quelques lycées agricoles.

Le BTA (Brevet de Technicien Agricole) est un diplôme professionnel de niveau IV. Il prépare à l’entrée dans le vie professionnelle mais peut ouvrir , en cas de bons résultats, également les portes du BTS. Il est composé de modules pluridisciplinaires : six modules de base en enseignement général commun à toutes les options du BTA, des modules de secteurs correspondant aux trois options (aménagement de l’espace-gestion de la faune sauvage, production-animalier de laboratoire, transformation-laboratoire d’analyses), cinq modules de qualification caractérisent la spécialité du BTA et un module d’initiative locale mis en place par l’établissement. Au cours de leurs deux années de formation, les élèves effectuent 10 à 14 semaines de stage.

Le baccalauréat technologique S.T.A.V « sciences et technologies de l’agronomie et du vivant » permet d’acquérir les bases nécessaires à la poursuite d’études supérieures en B.T.S. Il se décline en quatre options correspondant aux quatre champs principaux de compétences du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche : domaine de la production agricole, domaine de la transformation des produits alimentaires, domaine de l’aménagement et de la valorisation des espaces, domaine des services en milieu rural. Il est accessible après une seconde générale et technologique ou, sous réserve d’un avis favorable du conseil de classe, après un CAPA ou un BEPA. Le diplôme est composé d’un tronc commun général et technologique, d’un approfondissement technologique sous forme d’espace initiative locale. Des séquences pluridisciplinaires et de TPE sont organisées durant la formation. « Espaces, territoires et sociétés », « le fait alimentaire », « la gestion du vivant et des ressources » et « matière et énergie dans les systèmes » sont les enseignements dispensés dans le domaine technologique.

Pendant les deux années de formation, les élèves effectuent huit semaines de stages, cinq semaines de stage individuel en entreprise ou en organisme et trois semaines sous forme de deux stages collectifs, l’un affecté à la dimension « territoire, développement, ressources et produits, l’autre en liaison avec le module « espace d’initiative locale ».

La voie professionnelle

Après la classe de troisième, huit options de CAPA (Cap agricoles) sont proposées : productions agricoles, utilisation des matériels, productions horticoles ; services en milieu rural, soigneur d’équidés, travaux forestiers, travaux paysagers ; vigne et vin.

Dès la rentrée prochaine, les Bac Professionnels de l’enseignement agricole seront proposés en trois ans. Cinq secondes seront accessibles : productions animales, productions végétales-agroéquipement, nature-jardin-paysage-forêt, conseil-vente, alimentation-bioinudstries-laboratoire. Elles ouvrent ensuite, selon leur champ professionnel, vers plusieurs bac pro (voir schéma ci-dessous). En fin de première, il sera possible de passer le Bepa correspondant à la spécialisation choisie. Les référentiels des secondes professionnelles sont en ligne sur le site chlorofil.

S’orienter après la terminale

Pour s’inscrire à un des 16 BTS agricoles, les élèves doivent suivre la procédure nationale et émettre leurs vœux avant le 20 mars. Les spécialités proposées recouvrent l’ensemble des champs de compétences couverts par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Certaines filières comme celles liées à l’environnement sont plus demandées donc plus sélectives. A la suite du BTS, de nombreuses licences professionnelles sont accessibles. Les débouchés professionnels sont réels pour les titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur agricole avec un taux d’insertion de plus de 95% selon le site PORTEA.

L’Etudiant, dans son dossier sur les formations agricoles post Bac, présente les différentes classes préparatoires permettant un accès aux écoles d’ingénieurs et aux écoles vétérinaires.

Du CAPA aux écoles d’ingénieurs, de la production végétale à la transformation alimentaire, les occasions de trouver sa vocation dans les filières de l’agriculture ne manquent donc pas. Pour aller plus loin dans la découverte des métiers et des formations, les établissements de l’enseignement agricole organisent des portes ouvertes. Certains proposent même des mini-stages.

Le dernier salon de l’agriculture a battu tous les records de fréquentation, montrant ainsi l’attrait du public pour le monde agricole. Dès la prochaine rentrée, nous pourrons vérifier que cet engouement se traduit par une fréquentation accentuée des formations agricoles à l’heure où les départs en retraite accroissent les besoins en personnels.