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Par Françoise Solliec

Dans le monde foisonnant de la formation (près de 5000 diplômes nationaux en formation initiale, 500 établissements de formation professionnelle en Ile-de-France), comment faire vivre un volet orientation dans un schéma de formation tout au long de la vie ? Comment expliquer aux jeunes et à leurs familles les différents métiers ? Comment faire mieux connaître les différentes modalités de formation, initiale, continue, en alternance, par validation des acquis de l’expérience ?

Pouvoir offrir des services d’information et d’orientation performants à chacun des grands stades de la vie professionnelle (formation initiale, insertion, formation complémentaire en vue d’une promotion ou d’une reconversion, …) est un objectif largement partagé par nombre d’acteurs de la formation.

Pour Bernard Saint-Girons, délégué interministériel à l’orientation, s’exprimant lors de la journée de synthèse des états généraux des formations, l’orientation est une affaire de compétences partagées. C’est l’occasion de pousser chaque élève à découvrir le meilleur de lui-même, de les aider à oser, de leur ouvrir d’autres portes si la voie linéaire ne leur convient pas. Il faut de la cohérence entre les différents acteurs, les professionnels tout d’abord, mais aussi les établissements et les familles. Des lignes fortes doivent être définies au niveau national, mais il faut veiller à donner sa pleine efficacité au niveau régional.

Le schéma régional des formations, pour sa part, veut « rendre les franciliennes et les franciliens acteurs de leur projet personnel et de formation ». Pour cela, le programme d’actions veut, dès le collège, développer l’éducation à l’orientation, en donnant des éclairages réalistes sur les métiers et leurs évolutions, en éveillant la curiosité et l’ambition des élèves, en bousculant si besoin les représentations stéréotypées. Les stages de découverte des métiers sont encouragés et développés. Les outils d’aide aux choix devraient être renforcés, notamment dans le secteur sanitaire et social. En liaison avec les académies et les départements, un carnet de bord portfolio devrait être remis à chaque collégien, afin de lui permettre de capitaliser ses démarches et ses expériences, notamment dans l’option découverte professionnelle.

Il s’agit aussi de poursuivre la modernisation des outils et des divers modes de communication, en utilisant par exemple téléphone et radio. Le site lesmetiers.net, déjà bien fréquenté, devrait encore renforcer sa capacité d’interactivité et pouvoir s’adresser également à un public plus âgé.

Pour mieux faire connaître les métiers, notamment ceux présentant un intérêt régional, des actions spécifiques de présentation sont menées, en partenariat avec les branches professionnelles, les collectivités locales et les réseaux d’information et d’orientation. Une campagne de valorisation des filières professionnelles devrait être organisée chaque année, en concertation avec les rectorats. La région entend soutenir les offres événementielles d’information, telles le salon de l’éducation où elle est largement présente, ou d’autres manifestations, y compris dans les établissements scolaires.

Les Olympiades des métiers offrent une magnifique occasion de communication sur l’expertise et la technicité requises dans différents corps de métier. C’est dans cet esprit que la région Ile-de-France s’est portée volontaire pour organiser les épreuves nationales en 2011 et a posé sa candidature à l’accueil des épreuves internationales en 2013.

Mais la principale difficulté reste la coordination des nombreux services liés à l’information et l’orientation et des initiatives locales. Pour arriver à définir un véritable service public régional de l’accueil, information et orientation, AIO, le conseil régional s’est donné pour mission de mettre en place une instance de pilotage, en définissant des modalités de gouvernance avec les services de l’état, les collectivités locales, les organismes professionnels … A la suite de différentes études, le conseil économique et social régional, CESR, a préconisé la mise en place d’une commission qui devrait traiter de manière opérationnelle les questions

« • Comment mutualiser et avoir une meilleure diffusion de l’information vers les bénéficiaires potentiels.

• Comment mobiliser les outils d’intervention des différents acteurs régionaux au service de l’AIO.

• Comment encourager la mise en œuvre d’un service public de l’AIO tout au long de la vie ».

Un colloque sur la jeunesse, organisé au niveau régional, devrait à l’automne aborder ces différents points.