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Par Françoise Solliec

La sécurisation et la valorisation des parcours de formation et d’insertion est un principe essentiel qui prend une signification encore plus importante face à la crise structurelle que connait la société actuelle. Inscrit dans les six principes stratégiques du schéma régional de la formation tout au long de la vie, il appelle à faire de la formation une priorité et un levier fondamental.

« Notre rencontre d’aujourd’hui est une nouvelle manifestation de notre engagement » déclarait Jean-Paul Huchon le 12 juin au centre de formation professionnelle agricole et horticole de Saint-Germain-en-Laye, « Nous pensons tous qu’il faut faire de la formation la priorité des priorités. La crise qui frappe notre planète n’est pas conjoncturelle. Elle est structurelle. La région Ile-de-France comme toutes les autres régions françaises est confrontée à d’énormes mutations économiques et sociales. Surtout, le monde du travail évolue comme il n’a jamais évolué auparavant. Des métiers apparaissent. D’autres disparaissent. Souvent en très peu de temps ».

Qu’est ce que la sécurisation des parcours professionnels ? Elle vise à faciliter les grandes étapes de la vie professionnelle, depuis l’insertion jusqu’à la fin de carrière, en passant éventuellement par la reconversion et l’aide au réemploi.

Elle commence en amont avec le soutien apporté à la réussite des élèves lors de leur formation initiale. Aussi le schéma des lycées et des collèges prévoit d’élaborer une charte de sécurisation des parcours au collège et au lycée, de développer les passerelles entre les différentes voies de formation et de faciliter la transition lycée université.

Le plan régional de développement de la formation professionnelle prévoit aussi le développement de passerelles entre formations générales et formations professionnelles. Il propose de développer et faciliter les formations d’accès aux métiers du secteur sanitaire et social. Pour les publics déjà insérés professionnellement, ses pistes d’action concernent notamment le cofinancement de plans de formation d’entreprises s’engageant dans des plans de sécurisation du parcours de leurs salariés, de promouvoir la VAE et d’utiliser la formation professionnelle comme modalité d’accompagnement des plans de reconversion économique.

Le comité de coordination régional de l’emploi et de la formation professionnelle s’est également mobilisé pour travailler cette notion de sécurisation de parcours. Une commission de travail a été formée, qui a émis un premier ensemble de préconisations. « La notion d’accompagnement du parcours, qui dépasse la notion des statuts aussi bien dans une logique de maintien en emploi que d’accompagnement vers l’emploi, est un point important de la sécurisation des parcours … il est important de construire un référentiel partagé de la fonction d’accompagnement et d’étudier sa prise en charge au niveau financier ».

La commission différencie deux niveaux de sécurisation, le premier portant sur « la qualification et la requalification des salariés dans l’entreprise », le second concernant « les salariés en dehors de l’entreprise et les demandeurs d’emploi ».

Dans son document de travail, la commission déclare « Dans le respect des compétences de chacun, la commission préconise la mise en place d’un groupe de travail région, état, partenaires sociaux pour envisager la déclinaison régionale de l’accord national interprofessionnel et notamment celle du fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels

L’accord national interprofessionnel du 7 janvier 2009 avait en effet recueilli un certain consensus et fait naître l’espoir que la loi à venir permettrait nombre d’avancées. Or, le projet de loi adopté le 21 juillet à l’assemblée nationale a suscité de vives réactions des régions, notamment Ile-de-France et Jean-Paul Huchon a dénoncé le « hold up » de l’Etat sur les fonds de la formation professionnelle, « au détriment des partenaires sociaux et des régions ». L’ARF, pour sa part, a jugé que l’adoption de cette loi constituait « un nouvel accroc à la décentralisation ».

Au niveau francilien, une convention portant sur la définition d’« Actions concertées pour la sécurisation des parcours professionnels et la consolidation de l’emploi en Ile-de-France » a été signée le 16 avril 2009.

Selon Jean-Paul Huchon, « Cette convention qui associe la Région, les partenaires sociaux et l’Etat sur une thématique d’une telle envergure est une première … parce qu’il s’agit de décider ensemble d’actions concrètes relevant de la sphère et de financements des différents partenaires. La mobilisation concertée de ces dispositifs nationaux et régionaux de la région, de l’état et des partenaires sociaux pourrait permettre la formation et l’accompagnement de plus de 100 000 salariés ».

La convention « vise à accompagner les secteurs professionnels, les entreprises, les territoires et les actifs franciliens, autour des objectifs suivants :

l’anticipation des mutations économiques, notamment dans les TPE-PME et les entreprises de l’artisanat ;

le maintien en emploi des salariés dans les entreprises confrontées à l’accélération des mutations économiques, technologiques et sociales ;

la consolidation de l’emploi par la valorisation notamment des actions de formation des salariés dans le cadre des périodes d’activité partielle ;

le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi, en accompagnant les franciliens concernés dans la construction de leurs choix d’évolution professionnelle, salariée ou entrepreneuriale ».

Elle s’avèrera sans doute un socle et un levier pour la sécurisation des parcours professionnels des franciliens.