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Par François Jarraud

C’est un peu le drame du collège. Là où il faudrait de l’inventivité, de l’innovation pour lutter contre l’échec scolaire, les nouveaux programmes imposent la pédagogie traditionnelle. Là où la logique du socle de compétences devrait tourner l’école vers la valorisation de la réussite, le nouveau brevet opte pour l’évaluation traditionnelle basée sur l’échec.

Collège : Des programmes traditionalistes en 2009

« A côté de quelques bribes d’une volonté novatrice, c’est bien la tradition la plus pure qui se trouve à l’honneur, à tel point que nous pourrions, dans certains axes des programmes, avoir l’impression d’être de retour dans les années 60-70 ». Si l’Afef (association française des enseignants de français) dénonce ainsi le caractère rétrograde des nouveaux programmes du collège, c’est qu’ils sont conçus dans le même esprit que ceux du primaire.

Les nouveaux programmes du collège

Cinq arrêtés publiés au Journal Officiel du 5 août fixent les nouveaux programmes d’enseignement du collège pour le français, les maths, la physique-chimie, les SVT et la technologie (réunis !), l’EPS, les arts plastiques et l’éducation musicale, l’histoire-géo.

Ils entreront en vigueur en sixième à la rentrée 2009, en 5ème à la rentrée 2010, en septembre 2011 pour les 4èmes et enfin en 2012 pour ceux de troisième. Avec une exception : les programmes de sciences (maths, physique, SVT, technologie) entrent en application dès la rentrée 2009.

Les nouveaux programmes ont fait l’objet d’une consultation des enseignants et ont suscité des critiques. Les plus fortes portent sur le programme de français jugé excessivement traditionaliste par l’AFEF (association française des professeurs de français).  » C’est bien la tradition la plus pure qui se trouve à l’honneur, à tel point que nous pourrions, dans certains axes des programmes, avoir l’impression d’être de retour dans les années 60-70″ déclarait au Café Viviane Youx.

Sur Eduscol les nouveaux programmes

http://eduscol.education.fr/D0082/accueil.htm

L’arrêté pour le français

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JO[…]

Maths physique-chimie SVT technologie

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JO[…]

EPS

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JO[…]e

Arts plastiques éducation musicale

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JO[…]

Histoire-géo éducation civique

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFT[…]

Dans le Café, les programmes de français

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/[…]

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Viviane Youx, de l’Afef, y lit  » une volonté d’installer d’abord la tradition, quitte à faire ensuite des concessions un peu plus novatrices ». En tête d’affiche la grammaire, « déroulée par blocs de notions à connaître et non plus par compétences à développer. La « leçon de grammaire », dont le nom n’est pas anodin, pourrait bien devenir le nouveau fil conducteur de l’année ». Les programmes sont aussi restés sur la vieille horloge en ce qui concerne l’orthographe : le programme ignore les rectifications orthographiques et renvoie sur ce sujet à un B.O. de 1976…

Assez ridicule est la progression simpliste de la longueur à produire dans les devoirs. « Passer de une page en 6ème à trois en 3ème, quelle évolution ! » ironise l’Afef.

Mais le pire c’est la lecture. « Un enseignant ou un élève tombé en hibernation depuis 30 ou 40 ans ne serait pas dépaysé en se réveillant ! » affirme l’Afef. « La littérature de jeunesse n’existe pratiquement plus, à peine tolérée en bout de ligne. Le programme d’œuvres devient obligatoire, dans un choix uniquement patrimonial, avec une progression par siècles, si bien qu’il faudra attendre la fin du collège pour aborder des œuvres contemporaines. En 3ème enfin, si les élèves ont réussi à résister à l’ennui jusque-là, ils auront droit à une ouverture à la modernité ». Les profs vont pouvoir ressortir les Lagarde et Michard !

« Si ces programmes contiennent bien quelques avancées notoires déjà citées, nous sommes en droit de nous demander, concernant les deux axes les plus sensibles de la grammaire et de la lecture, si leurs concepteurs ont pris conscience des élèves de 2008 » estime V. Youx. « Chercher à améliorer, simplifier, clarifier les précédents programmes était certes nécessaire. Mais faut-il pour cela installer explicitement au collège l’ennui, qui nous semblait pourtant un sentiment peu philosophique dont souffrent déjà beaucoup d’élèves ? La tradition peut-elle tout résoudre ? Et l’ennui peut-il se soigner par une dose d’ennui encore plus grande ? »

Alors que les programmes du primaire mobilisent les spécialistes et les enseignants qui en dénoncent les nuisances, voilà que Xavier Darcos prépare des programmes du même type pour le collège. Le lycée pourrait suivre du fait de la refonte des filières annoncée pour cette année.

Analyse de Viviane Youx

http://www.afef.org/blog/index.php?2008/04/08/269-la-mode-retro

Le projet de programme partie 1

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoint[…]

Le projet de programme partie 2

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoint[…]

Le projet de programme partie 3

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoint[…]

Le projet de programme partie 4

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoint[…]

Le projet de programme partie 5

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Documents/docsjoint[…]

Nouveau brevet : quelle place pour le socle commun ?

Qu’est ce que le brevet ? Un document qui certifie les acquisitions du socle ou un examen qui permet de trier les élèves et d’attribuer des mentions ? Après quelques hésitations, devinez de quel coté la balance a penché…

Le nouveau brevet ressemblera comme deux gouttes d’eau à l’ancien. La loi sur l’Ecole de 2005 qui a créé le socle commun devait entraîner la réforme du brevet de façon à certifier le socle. Entre la logique des acquis du socle et celle de l’examen, le ministère semble avoir hésité. Finalement c’est l’examen traditionnel qui est conforté.

Le brevet sera attribué « aux candidats ayant obtenu la maîtrise du socle commun de connaissances et de compétences et une note moyenne supérieure à 10 » aux épreuves de l’examen : note d’oral d’histoire des arts, note de vie scolaire, notes obtenues à l’examen et notes de contrôle continu. Le nouveau diplôme valorise donc les notes aux dépens d’une évaluation du socle commun, incluant le niveau A2 en langues et le B2i, qui risque d’être plus ou moins formelle.

Pour le Se-Unsa, « les travaux exploratoires avec le ministère avaient fait naître l’espoir d’un changement de perspective vers une évaluation mesurant les acquis des élèves plutôt que leurs insuffisances. Le contrôle continu ne devait intervenir que positivement pour la très grande majorité des disciplines. C’était la fin du handicap négatif qui frappe les élèves en difficulté en rendant leurs chances d’obtenir le DNB quasiment nulles. Las, le ministère a finalement choisi de conserver le « bon vieux » DNB en lui adjoignant l’attestation du socle et l’évaluation de l’histoire des arts ». Le syndicat souligne la contradiction entre les logiques de la validation progressive du socle et celle de l’examen classique. « Ce qui est particulièrement grave aujourd’hui, c’est que quatre ans après le vote de la loi d’orientation, à travers ce projet, le ministère refuse toujours de dire quelle logique doit primer à terme et maintient les enseignants dans une position schizophrène intenable » estime Claire Krepper.

A la mi-juin, le brevet avait fait l’objet d’une passe d’armes entre le Se-Unsa, favorable à son évolution, le Snes, très critique sur l’évaluation par compétences, qui y voyait « une dénaturation du collège », et le Sgen, méfiant devant la complexité de l’examen. Finalement le ministère a fait le choix clair de l’évaluation classique.

Brevet vu par le Se-Unsa

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/06/110[…]

Brevet vu par le Snes

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/06/1[…]

Le Guide 2009 du brevet

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/bb09_Accueil.aspx

Le texte est paru

Le Journal Officiel du 25 juillet publie l’arrêté définissant la nouvelle épreuve du brevet à partir de la session 2011. Celle-ci comprendra :

a) La maîtrise du socle commun de connaissances et de compétences, palier 3

b) La note obtenue à l’oral d’histoire des arts ;

c) Les notes obtenues à l’examen du brevet ;

d) Les notes de contrôle continu obtenues en cours de formation ;

e) La note de vie scolaire.

« Le diplôme national du brevet est attribué aux candidats ayant validé le socle commun de connaissances et de compétences et obtenu une note moyenne égale ou supérieure à 10 résultant de la division de la somme des notes obtenues selon les modalités décrites aux b, c, d et e par le total des coefficients attribués à chacune de ces notes. Des mentions sont attribuées conformément à l’article D. 332-20 du code de l’éducation.

L’oral d’histoire des arts se déroule dans l’établissement en cours d’année scolaire, au moment jugé opportun par l’équipe pédagogique, le cas échéant lors d’une séquence pédagogique dont il constitue un des moments d’enseignement. La note obtenue à l’oral d’histoire des arts est affectée d’un coefficient 2.  » Attention : Dès 2010 un mention langue régionale est introduite et les sujets et barèmes deviennent nationaux.

Arrêté au J.O.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[…]

Le brevet entre rénovateurs et conservateurs

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/07/010[…]

Nouveau brevet : quelle place pour le socle commun ?

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pag[…]

Guide bac brevet 2009

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/bb09_Accueil.aspx

L’arrêté de 1999

http://www.education.gouv.fr/botexte/bo990909/MENE9901644A.htm

Au B.O. du 37 août 2009

http://www.education.gouv.fr/cid42635/mene0916156a.html

Les outils de validation des compétences sont publiés

En 2009-2010, la validation des compétences du socle commun sera généralisée au collége. Au primaire, le livret scolaire atteste de l’acquisition des compétences. En 2010, le DNB évaluera la maitrise des TICE (avec le B2i), le niveau A2 de langue. En 2011 toutes les compétences seront prise sen compte. EduScol met en ligne les documents d’évaluation. Celle-ci se réduit à des croix dans des formulaires…

Les documents

http://eduscol.education.fr/D0231/evaluation.htm

Manuels numériques : L’année de la découverte ?

Décollage ou pas ? A l’occasion du renouvellement des manuels de 6ème, l’heure du numérique va-t-elle sonner ? Mais qu’apportent-ils de mieux ces manuels numériques ? Quels obstacles rencontrent-ils ?

« Peut-être pas utile pour tous les enseignants aujourd’hui , mais à coup sûr incontournable demain ». Pour Mahin Bailly, directrice générale de Bordas, l’avenir du manuel numérique est assuré. Mais son présent reste modeste. Selon Sylvie Marcé, PDG de Belin, seulement 500 classes, soit environ 15 000 élèves, bénéficieraient de manuels numériques. Chez Belin, Sébastien Leplaideur, responsable du développement numérique, perçoit un modeste sursaut des ventes. La récente enquête menée dans les Landes par Pierre-Louis Ghavam-Néjad montre que l’utilisation progresse mais à un rythme qui donne à penser que « l’on est surpris par la marge d’amélioration encore possible… La collectivité pourrait s’interroger sur le fait de continuer à acquérir des droits d’utilisation compte tenu de retours d’usages jugés insatisfaisant ». L’enquête montre aussi des points forts. 70% des enseignants de langue utilisent le manuel électronique, 29% assez souvent.

Ses débuts furent difficiles. Pierre-Louis Ghavam-Néjad, chef de service TIC au Conseil général des Landes, se souvient des premières commandes lors du lancement de l’opération « un collégien / un ordinateur portable ». C’était en 2000 et les premiers manuels numériques, créés pour accompagner l’opération, sont arrivés dans les Landes en janvier 2002. « C’est un souvenir un peu amer » se souvient-il. Il se rappelle des négociations difficiles avec les éditeurs et des déceptions devant leurs hésitations. Tel éditeur d’un manuel de langues de 4ème ne poursuit pas l’effort en 3ème. Un autre ne met pas à jour son manuel même quand un chapitre manque… Tous se contentent de faire de simples pdf sans enrichissement.

On se rappellera peut-être demain avec ironie que le premier argument en faveur du manuel numérique fut son immatérialité. Pour diminuer le poids du cartable, le manuel numérique est une solution poussée en avant par l’éducation nationale. On reconnaît aussi au manuel numérique sa capacité à intéresser les élèves, les capacités démonstratives du multimédia, le lien qu’il établit entre l’univers numérique du jeune et l’école. Comment avec tous ces avantages expliquer sa diffusion modeste ?

Pour les inspecteurs généraux C Becchetti-Bizot, G Menant et J-L Poirier, le manuel électronique pose déjà la question des habitudes de lecture des jeunes. Ils ont abandonné la lecture linéaire et développé des compétences nouvelles d’interaction, de multitaches « qui incitent à une véritable réflexion pédagogique sur les modes de transmission ». Le manuel impose aussi un continuum technique complexe, explique Sébastien Leplaideur, responsable éditorial numérique chez Belin. Il faut que l’enseignant ait un ordinateur récent, que sa formation soit suffisante. La rentabilité économique du manuel numérique n’est pas assurée. Par exemple la différence de TVA par rapport au manuel papier, explique-t-il, équivaut au coût de fabrication de ce dernier.

Mais c’est aussi la posture pédagogique de l’enseignant qui est interrogée par le manuel numérique. Cela se voit clairement dans l’offre de manuels. La majorité des éditeurs ont bien développé des manuels pour la nouvelle 6ème. Mais la grande majorité (Hatier, Nathan, Hachette…) proposent le choix entre un simple manuel numérisé pour l’élève et un manuel électronique « enrichi » conçu pour le seul professeur… Belin a fait un choix différent avec un seul type de manuel numérique, enrichi de vidéos et d’animations, d’une palette graphique qui permet à l’élève d’annoter le manuel , de surligner etc. Le manuel est donc appelé à servir aussi bine à la maison ou en autonomie que pour accompagner une projection faite par le prof.

Un pays a montré l’exemple d’une intégration forte du manuel numérique, c’est la Grande Bretagne. Pour Mahin Bailly, cela tient à la forte cohérence de la chaîne d’équipement. Un seul organisme, le Becta, traite avec les collectivités pour l’équipement. Les établissements sont richement dotés en ordinateurs et TBI. Si le découpage des responsabilités peut difficilement être remis en question, l’exemple du programme Ecole Numérique montre qu’il peut être dépassé. Le plan de relance pourrait donner l’occasion d’accélérer les choses.

Le dossier des Dossiers de l’Ingénierie éducative

http://www.sceren.fr/dossiersie/66/ptidos66.asp

Deux vidéos landaises :

http://www.dailymotion.com/user/CG40/video/x82pd3_retou[…]

Une autre vidéo landaise

http://www.dailymotion.com/user/CG40/video/x82piv_les-[…]

Sur le Café, les manuels entre critiques et défi numérique

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages[…]

L’Expresso du 4 juillet 2008

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/[…]

6ème : Des manuels numériques à découvrir

Pourquoi s’équiper en manuel numérique ? Cette année l’offre éditoriale est importante. Ainsi, Hatier propose des manuels interactifs en maths et histoire-géo dotés d’animations sonorisées assez nombreuses, de vidéos de qualité et d’un outil diaporama permettant de créer son propre manuel à partir des documents du manuel interactif. L’élève ou l’enseignant peuvent également souligner tel passage du manuel. A noter que l’élève disposant de la version papier peut accéder gratuitement à la version numérique.

Belin dispose également de manuels numériques enrichis d’animations, de vidéos et dotés d’outils pour que l’élève travaille sur le manuel. On peut facilement télécharger une démonstration sur le site de l’éditeur.

Nathan propose la version simple (juste numérisée) gratuitement aux adoptants du manuel papier. La version enrichie, comportant des ressources interactives et une trousse pour personnaliser le cours, est disponible sur DVD. Le catalogue est particulièrement riche. Chez Bordas l’offre est également riche. Selon les disciplines les deux types de manuels sont proposées ou seulement la version enrichie. La version simple sera téléchargeable gratuitement pour les adoptants. Le manuel enrichi Hachette a la particularité de permettre l’inclusion de liens vers des sites Internet ou des fichiers. Magnard propose le manuel enrichi gratuitement (jusqu’à fin septembre) aux enseignants de classes adoptant le manuel papier (hist-géo, maths).

Ces manuels ouvrent des perspectives pédagogiques nouvelles. D’une part ils redonnent de l’intérêt à l’utilisation du manuel à la maison, particulièrement quand la version permet l’appropriation sans risque du texte (par surlignement, fléchage etc.) et quand il comporte des exercices multimédia qui ont été faits également en cours. En classe, ils trouvent un grand intérêt quand la classe est équipée de vidéoprojecteur ou d’un TBI. On se retrouve là dans la posture traditionnelle du cours où le professeur fait cours mais en s’appuyant sur des ressources multimédias plus ou moins riches selon les éditeurs.

La plupart des éditeurs permettent de découvrir une démonstration de manuel numérique, soit en s’abonnant à leur site, soit sans formalité (Belin par exemple). N’hésitez pas à les découvrir !

Hatier

http://www.manuelinteractif-hatier.com/

Magnard

http://www.magnard.fr/spip.php?article5281

Belin

http://www.editions-belin.com/ewb_pages/n/nouveautes-col[…]

Hachette

http://www.enseignants.hachette-education.com/mn/mn.php?ctxt=col

Bordas

http://www.editions-bordas.fr/manuel-videoprojetable

Nathan

http://www.nathan.fr/manuels-videoprojetables/default.asp

L’orientation au collège

Avec la « découverte des métiers » , le ministère souhaite favoriser l’orientation des collégiens.

EduScol met en ligne un guide interactif sur les modalités et les procédures d’orientation. Les parents ont ainsi accès facilement au calendrier de l’orientation, aux filières proposées et aux statistiques.

Sur Eduscol

http://eduscol.education.fr/D0119

Sur le Café, l’orientation dans le Guide parents

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2007/r2007[…]

Des parcours de découverte des métiers du collège au lycée

Une circulaire publiée au B.O. établit un « parcours de découverte des métiers et des formations » pour l’orientation dans les établissements secondaires.

Au collège, « à partir de la classe de cinquième, débute la découverte d’une large palette de métiers, dans un parcours construit jalonné d’“étapes- métiers” qui se poursuivra jusqu’en classe de troisième et pourra utilement être poursuivi au lycée. Ces étapes-métiers peuvent prendre appui sur les enseignements…, les heures de vie de classe,… les actions éducatives existantes, … les modalités variées de contact avec le monde de l’entreprise et du travail ». La classe de quatrième est mise à profit pour la découverte des voies de formations : les élèves doivent passer une journée dans un lycée ou un CFA. En troisième ils bénéficient d’une séquence d’observation en entreprise.

Comme « outil de mise en oeuvre », la note demande un « livret personnel de l’élève ».

Circulaire

http://www.education.gouv.fr/bo/2008/29/MENE0800552C.htm

Un plaisir de collège

« De ce collège expérimental, j’aurais aimé être l’élève, j’aurais aimé que mon propre fils le soit et, pour la première fois avec autant d’intensité que je visite professionnellement des établissements scolaires, ses enseignants m’ont fait regretter de ne pas être des leurs. Merci aux élèves et aux personnels de Clisthène ». Cet hommage franc et digne clôt un des meilleurs ouvrages de la rentrée, le livre que Luc Cédelle, journaliste au Monde, consacre au collège expérimental Clisthène de Bordeaux. Ce choix, L. Cédelle le justifie précisément en montrant le fonctionnement et les options de Clisthène.

Les clés de son succès c’est de réussir à associer tout le monde au projet éducatif, particulièrement les élèves, en leur donnant un rôle actif à la vie du collège, et les parents, en les faisant participer aux actions éducatives. C’est aussi de travailler autrement, par exemple d’assumer « plus de présence pour plus de satisfaction », de croiser les disciplines, de suivre des groupes d’élèves. Tout cela contribue à créer un climat scolaire apaisé et épanouissant qui est la base de l’apprentissage. Parce qu’ensuite enseigner reste un exercice difficile auquel s’attachent les enseignants de Clisthène. « A l’effort d’apprendre correspond l’effort d’enseigner » note L. Cédelle, c’est-à-dire que les collègues de Clisthène n’ont pas de recettes si ce n’est la saine habitude d’essayer de comprendre les échecs, de chercher les solutions, et d’en discuter. Au final, le collège obtient les meilleurs résultats du département au brevet (96% de reçus).

L’intérêt de ce livre c’est de rappeler ce qui devrait être une règle en matière d’éducation : l’exigence démocratique de l’efficacité. Loin de trier ses élèves, Clisthène a pris comme règle de recruter à 90% dans les écoles du secteur, qui n’est pas favorisé. Comme le relève L. Cédelle, les enseignants ne se gargarisent pas des principes républicains, « ils tentent sérieusement de les appliquer, en affrontant les conditions, les obstacles et les défis d’aujourd’hui ». Et, comme les écoles Freinet, comme les écoles finlandaises, Clisthène s’avère efficace.

On est donc loin dans cet ouvrage des pamphlets à la mode. Le ton est retenu, démonstratif, distancé. L’auteur met sa grande connaissance du système éducatif pour éclairer les options et les pratiques de Clisthène. Il mise sur l’intelligence et l’appétence démocratique du lecteur.

Ce pari est-il perdu à l’avance ? Luc Cédelle n’hésite pas à montrer les outrances des réactionnaires de l’Ecole. « Les propos que j’ai cités ne sont pas « excessifs », comme on peut le lire ou l’entendre parfois, mais irrecevables. Les références infâmantes auxquelles ces auteurs se permettent de recourir ne sont pas seulement indéfendables sur le plan des bonnes mœurs ou du bon goût. Elles renvoient à des réalités qui n’ont rien de métaphorique et dont la mémoire ne supporte aucun maniement irresponsable ».

Si le courage de l’intellectuel c’est de chercher la vérité et d’en éclairer raisonnablement le public, alors merci à Luc Cédelle d’avoir montré avec l’exemple de Clisthène que l’Ecole a un futur et pas seulement un passé et un passif. Lisez et faites lire ce livre !

Luc Cédelle, Un plaisir de collège, Seuil, 310 pages. A paraître le 28 août.

Le site de Clisthène

http://clisthene.net.free.fr/