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Luc Trouche : Internet et le travail des enseignantsprofesseur des universités à l’INRP et directeur de l’équipe Educ’Tice

Par Bérénice Kal

Le développement de l’Internet a des effets sociaux importants en matière de communication et d’accès à l’information. Luc Trouche a présenté le travail de recherche conduit au sein du monde enseignant pour en mesurer la réalité, tracer des perspectives sur les évolutions en cours pour permettre une utilisation maîtrisée de cet outil.
Un premier point a été fait sur les ressources disponibles actuellement. A partir d’une étude sur les moteurs de recherche, l’internet représente un lieu de supports infinis, mais pas forcément pertinents. A partir d’exemples concrets, il a montré la nécessité de développer des sites plus ciblés permettant de multiplier les réponses attendues.
Depuis le plan Informatique pour tous (1985), l’institution a développé plusieurs programmes successifs, sans toujours travailler à l’articulation de ces dispositifs et leur cohérence. Certains sites ont été créés et ne sont plus alimentés. Le développement de ces ressources ne se limite pas au seul équipement technique, mais nécessite des compétences et du temps. Cela implique des sessions de formation pour les enseignants et en ce domaine, l’éducation nationale ne s’est pas donné les moyens nécessaires.
De ce fait, de nombreuses associations d’enseignants en ligne ont vu le jour, comme Sesamath (programme collaboratif de ressources en mahématiques pour le collège) par exemple. Elles connaissent des développements rapides qui conduisent leurs initiateurs à des questions fortes concernant leur évolution à venir :
– le nombre très élevé de connexions par jour interroge l’association sur la reconnaissance professionnelle demandée par les enseignants et ses conséquences sur l’institution.
– l’élaboration de manuels « papier » par l’association représente aujourd’hui 15 à 20 % des parts de marchés de l’édition professionnelle. Quel modèle de gestion démocratique de l’association pour maintenir le principe de mutualisation, de coopération et de collaboration ? Faut-il ouvrir la gestion de l’association à tous les membres ou doit-elle reposer sur un nombre restreint de responsables ? Faut-il garantir une dimension uniquement associative ? Peut-il exister des liens de collaboration avec les maisons d’éditions ?

Tous ces éléments sont actuellement en question et, aujourd’hui, face à ces nouveaux phénomènes émergents, force est de constater la pauvreté des perspectives et projets avancés par le ministère.
Quelques évolutions apparaissent sur le plan européen, par des programmes qui travaillent à de nouvelles conceptions et usages, comme les collectifs hybrides chercheurs / associations d’enseignants.