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Par Françoise Solliec

Selon l’OVE, l’observaatoire national de la vie étudiante, on estime à près de 90 000 le nombre de jeunes qui chaque année quittent l’enseignement supérieur sans diplôme. Quelles en sont les causes pour ceux qui abandonnent l’université dès les 1ères années ?

Sortir sans diplôme de l’université

Parmi les facteurs individuels à l’origine de l’échec ou de la réussite universitaire, les plus fréquemment cités portent sur les conditions de vie des étudiants (travail, transport, logement), leur scolarité antérieure (notamment les redoublements), leurs choix d’orientation (sont-ils dans la formation de leur 1er choix) et leur capacité à s’adapter aux exigences du travail universitaire. Une étude de l’OVE, publiée en avril 2009, analyse précisément différentes situations d’abandon et montre que « Le décrochage est rarement soudain : il relève davantage du processus que de l’événement ».

Elle montre aussi que ces abandons ne sont pas nécessairement une fin et que selon l’histoire et les aspirations personnelles des jeunes, différentes logiques d’insertion vont se mettre en œuvre, parfois bien avant l’abandon des études.

L’étude identifie deux profils de sortant :

Les scolarités qualifiées par les étudiants de « normales » ; l’inscription à l’université est pour eux comme une évidence ;

Les scolarités plus « chaotiques » ; des jeunes qui expliquent avoir rencontré des difficultés et connu quelques réorientations, pas toujours choisies, entre le collège et l’entrée à l’université.

Elle analyse ensuite les facteurs d’abandons en commençant par la plus ou moins grande adaptation au métier d’étudiant. « La difficulté à identifier le « travail à faire » conduit soit à ne pas travailler, soit à travailler de façon intensive mais inefficace ou inadéquate. C’est en particulier le cas des étudiants consacrant beaucoup de temps à des tâches scolaires, alors même qu’ils les jugent fastidieuses et dépourvues de sens ».

L’étude

http://www.ove-national.education.fr/ove_infos/pdf/oi21_ove_infos_21-_bat_final_page_7-4-9.pdf

Une étude sur les « sortants » de 1ère année de Cergy Pontoise

L’université de Cergy Pontoise a mené une enquête auprès des bacheliers 2006, inscrits à l’université en 2006-2007 et non réinscrits à la rentrée 2007.

Après une première année de licence en 2006-2007, 33% des étudiants primo-entrants ont quitté l’université, près de 90% d’entre eux n’ayant validé aucun des deux semestres de licence. Mais ces sorties sont loin d’être toutes négatives : « Près de 75% des sortants se sont inscrits dans une nouvelle formation, dont 47% en BTS et 22% en école privée. Près de 17% sont entrés dans la vie active, dont près de la moitié (45%) en CDD ou en intérim et plus d’un quart (26%) à temps partiel ».

De nombreux sortants ont cependant mis en cause le travail universitaire : « Un tiers des sortants présentait un manqued’intérêt pour les cours, 21% ont constaté un manque d’encadrement au sortir de la terminale et 76% ont évoqué au moins une difficulté rencontrée dans leur travail (nouvelles matières, quantité de travail requise, méthode de travail…). »

La motivation joue-t-elle un rôle aussi important qu’on pourrait le croire ? « Près de 25% des sortants déclarent s’être inscrits à l’UCP parce qu’ils n’avaient pas obtenu leur premier choix d’orientation, une large majorité d’entre eux se réorientant ensuite vers cette même filière : 86% pour lesBTS et 72% pour les écoles privées. Ils sont aussi 15% à s’être inscrits à l’UCP par défaut, sans idée précise sur leur orientation … On ne remarque pas de différence significative entre les étudiants dont le premier choix était bien l’Université et ceux dont l’orientation était subie ».

L’enquête

http://www.u-cergy.fr/IMG/Fiche_de_synthese_Sortants_L_1-2.pdf