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Jacques Bernardin : la socialisation de l’Ecole se situe-t-elle en continuité de celle de la maison ?
jooleIl n’a qu’un bon quart d’heure, s’il veut rattraper le retard. Tout président du GFEN qu’il est, son écran est un peu petit pour permettre à la salle de bien voir les éléments du diaporama. Qu’importe, c’est le fond qui manque le moins… En quelques phrases rodées, il va mettre en lien ce que les participants ont vécu dans les ateliers du matin.
joole » L’Ecole est un monde étrange, bien qu’il nous soit si familier. L’Ecole, c’est de nouvelles manières de référener ses envies, de prendre la parole, de commencer ou de finir une activité ». Jacques Bernardin prend la voix d’un jeune enfant pour illustrer « l’étrange manière avec laquelle l’Ecole apprend à recourir au langage » :
– ce qui est important est moins ce que j’ai à dire que ce qu’il faut dire : « j’ai été » n’est pas « je suis allé ».
– Il faut centrer mon activité sur ce avec quoi je parle, plus que ce que j’ai à dire.
– On me demande de sortir de mon rapport « familier » au langage pour considérer la langue pour elle-même…
– On me fait vivre une norme que je risque de considérer comme une normalisation, et non par la normativité interne spécifique des concepts. je risque de confondre ce qu’on me demande de faire avec ce qu’on me demande de penser.
jooleReprenant son discours plus savant, Bernardin conclut déjà : « L’Ecole s’intéresse moins au résultat qu’aux processus. l’enfant doit passer d’une maîtrise pratique à une maîtrise symbolique : on trie, on calsse, on ordonne, on catégorise. Faire ne suffit pas, y compris quand on a réussi ». Que j’ai ou pas réussi ce qu’il y a à faire, l’essentiel est que j’aie compris ce qui est en jeu.
Evidemment, tous les élèves n’ont pas le même rapport au langage et aux situations scolaires. Quand on les interroge sur « comment apprendre ? », certains investissent l’affectif et la relation avec l’enseignante, d’autres pensent que venir à l’Ecole, c’est travailler et réussir aux contrôles. Bien des élèves ne perçoivent que les tâches scolaires et leur activisme forcené. Peu indiquent qu’il faut perséverer dans l’apprentissage, qu’il faut faire et refaire, mettre en ordre, résumer, reformuler, qu’on apprend un peu chaque jour, bref, avoir une activité intellectuelle. Applaudissements. Et second départ pour les ateliers, histoire de mettre en musique ce qui vient d’être effleuré…