Print Friendly, PDF & Email

Quelles relations écoles-familles ?Parents, enseignants… Pourquoi et comment organiser des rencontres, éviter les malentendus ?

Avec un peu de retard, suite à la conférence de Sylviane Giampino, l’atelier se met en place. Les participant-e-s sont illico mis au boulot, au travers de situations où les relations école/famille sont interrogées.
jooleOn part de petits mots souvent adressés à l’enseignant : « mon enfant dit des grossièretés depuis qu’il fréquente l’école », « mon enfant sait (déjà) lire puisqu’il a lu le livre que vous lui avez confié le week-end », « laissez à mon enfant sa tétine, sinon il va pleurer ». Comment les aider à (re)nouer le contact avec l’institution, à trouver l’accroche à la discussion ?
Les hypothèses formulées sur ce qui conduit les parents à intervenir de la sorte dans l’univers scolaire essaient de balayer toutes les variables possibles (et la question de la rédaction des petits sujets de composition, des malentendus qu’ils génèrent aussi est également soulevée ), de comment le parent appréhende l’acte de lire, de ce qu’il croit qu’on fait à l’école, en passant par l’angoisse du deuil d’être seul responsable de l’éducation de son enfant. Quand c’est l’enseignant qui se questionne « cet enfant pleure souvent, à divers moments de la journée, comment le sécuriser? », « je présente des résultats d’évaluation à tel parent et il s’effondre devant moi, comment réagir ? », on se pose de nouveau la questions de la façon dont on s’adresse aux parents, de comment on les accompagne dans leur représentation de l’école. Ces situations montrent combien il est important d’aider les parents à décoder l’école, de leur donner les « attendus » d’enseignants : « quand je confie à mes élèves un livre pour le week-end, ai-je bien donné aux parents la raison de pourquoi je le fais, afin que les parents sachent ce qu’on attend d’eux ?», afin ne pas laisser le parent livré à lui-même avec sa propre représentation de ce qu’on attend de lui. S’autoriser en tant que parent à feuilleter et commenter les images du livre à l’enfant non lecteur, c’est ça l’aider à apprendre à lire. Encore faut-il le savoir !
GFENChaque situation incite à écouter le parent dans ce qu’il relate, à le rassurer sur la règle, la norme de l’école. Désamorcer d’emblée ce qui pourrait paraître conflictuel (« l’école apprend des grots mots à mon enfant »), poser le cadre qui ne légitime pas le comportement décrié puis rassurer le parent sur comment progresse un enfant, comment il s’imprègne de ce nouvel univers, comment il s’y épanouit pour y apprendre avec les autres, en quoi cela est normal. Une jolie formule retient l’attention des pariticipants de l’atelier : « ne jamais se priver de dire aux parents de se faire confiance dans les valeurs qu’ils transmettent à leurs enfants », ou comment les légitimer dans leur posture tout en entendant leurs doutes.
Finalement nulle recette miracle, il est simplement question de l’importance de définir le rôle, la place de chacun dans l’institution, que l’on soit parent, enseignant évidemment, mais également ATSEM, EVS, AVS, et multiples personnels susceptibles d’être rencontrés dans l’enceinte de l’école. Chacun a une formation, une fonction différente qu’il s’agit d’expliquer afin d’éviter autant que faire se peut ces malentendus. Evidences ? Mais en constatant qu’elles n’en sont pas pour tout le monde, le bon sens invite à expliciter, à rendre lisible, l’univers de l’école, ce qu’on y fait, ce qui s’y joue, ce qu’on y dit, comment on le dit.
Sécuriser les enfants sur l’univers de la maternelle, ça commence avant tout par accueillir les parents, les reconnaître comme premiers éducateurs de leurs enfants, leur rappeler qu’à l’école « nous » sommes garants de la sécurité affective de leurs « touts petits » mais qu’il est normal d’être triste à l’idée de se séparer, leur renvoyer avant tout du positif sur leurs enfants, devancer parfois leurs interrogations, ne jamais fuir les questions.
Le temps, le précieux temps qu’il faut s’autoriser à prendre en maternelle pour démystifier les mystères de tout ce qui se fait dans une journée de classe, le temps du dialogue manque finalement, et c’est abruptement que doit se clore l’atelier. Qu’il est difficile d’avoir le temps de prendre le temps d’échanger !