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Par Françoise Solliec

Quels sont le rôle et les objectifs de l’association nationale des directeurs et coordonnateurs territoriaux de l’éducation des villes et des départements de France, ANDEV ? Anne-Sophie Benoit, sa présidente, a bien voulu nous les présenter.

Fondée en 1992, l’ANDEV, association loi de 1901, s’adressait initialement aux directeurs de l’éducation des villes de 50 000 habitants qui, à l’époque, étaient à peu près seules municipalités à disposer d’un service structuré traitant des affaires scolaires. Depuis l’ANDEV s’est largement ouverte et accueille désormais tous les directeurs de services éducatifs qui le souhaitent, ainsi que les coordonnateurs de projets éducatifs locaux. « La grande diversité des tailles des collectivités participantes a un facteur important d’enrichissement » affirme Anne-Sophie Benoit.

L’association compte aujourd’hui environ 400 membres. Elle comprend une commission permanente de 20 à 25 membres qui se réunissent mensuellement, des groupes de travail thématiques et dix réseaux régionaux qui constituent autant d’espaces de rencontre.

Les thématiques prioritaires concernent actuellement le projet de statut des établissements du 1er degré, dans une réflexion menée conjointement avec l’association des maires de France, et la perspective de création d’un observatoire des politiques éducatives, sur tous les aspects qui peuvent intéresser les collectivités, rythmes scolaires, nutrition, accompagnement pédagogique au-delà des obligations, notamment en matière de TICE et de décrochage scolaire.

Un gros travail a été mené autour du projet éducatif local, PEL, laissant néanmoins aux communes toute liberté de choisir ou non l’intégration dans un tel dispositif. Il a été présenté aux rencontres nationales des PEL à Brest en novembre dernier.

« Dans un paysage contractuel de plus en plus morcelé et empilé, où les acteurs sont de plus en plus nombreux et divers, la condition de la réussite d’un PEL passe par la reconnaissance mutuelle de partenaires qui, bien que ne s’identifiant pas sur les mêmes objectifs, parviennent non plus à les partager mais à les combiner. Elle réside aussi dans l’implication de tous les acteurs locaux et nationaux, garantie de l’intérêt commun et de la mobilisation des capacités d’initiatives. En ce sens et lorsqu’une commune décide, dans le cadre du principe de libre administration des collectivités territoriales, de mettre en place un tel projet, cette démarche responsable doit introduire une obligation de partenariat renforcé pour les acteurs de l’Etat, et notamment l’éducation nationale, dans une perspective d’accompagnement et d’appui à la réflexion, au montage et à la mise en place du dispositif .

C’est dans ce cadre que l’ANDEV prône aujourd’hui l’inscription dans la loi du principe d’élaboration et de mise en œuvre du projet éducatif local en tant qu’instrument de réussite éducative pour toutes les communes qui en ont fait le choix, qui doit rester le résultat d’une initiative locale relevant de la démarche libre et volontariste des communes et de ses partenaires ».

L’association est d’abord un lieu de capitalisation, selon Anne-Sophie Benoit. Participant au réseau des villes éducatrices, l’ANDEV est présente aux assises de l’éducation, notamment sur le thème de la petite enfance. « Nous répondons beaucoup aux préoccupations des directeurs sur des sujets d’actualité comme l’accueil des 2 ans, les évolutions des Rased, la maternelle, etc. Nous donnons des outils à nos membres et des éléments de réponses à nos partenaires, bien que l’Etat ne nous sollicite guère, sur des questions difficiles comme les rythmes scolaires. Nous sommes vraiment devenus des références en matière d’éducation pour les collectivités ».

Pour Anne-Sophie Benoit, les projets de loi sur les collectivités vont induire de nombreux changements, notamment en matière de financement. « Les choix vont devenir plus restrictifs et plus stratégiques. Nous espérons cependant que les politiques éducatives n’en souffriront pas. Nous travaillons sur la notion d’intercommunalité, qui pourrait permettre de lisser un peu les difficultés financières ».

Dans les autres préoccupations de l’ANDEV, Anne-Sophie Benoit cite la question des écoles privées, notamment en raison des jugements récents des tribunaux administratifs sur la participation des communes à des frais de scolarisation dans des écoles privées extérieures, les TICE (l’ANDEV sera présente aux rencontres de l’Orme fin mars), les conséquences du rapport Fourgous, ainsi que l’harmonisation des politiques d’accompagnement éducatif. La sectorisation est également vue comme un thème important avec les débats autour de l’assouplissement de la carte scolaire.

Plusieurs thèmes ont abordés lors de journées de rencontre en 2009. Les rythmes scolaires ont été discutés à Reims et un congrès Partager et penser ensemble l’Education ? a eu lieu à La Ciotat. Dans son discours de clôture, Anne-Sophie Benoit insistait sur la notion de coéducation :

« l’ANDEV avait bien en tête d’affirmer que nous avons largement dépassé le concept de co-éducation dans le sens école-famille, pour aboutir à celui de pluri-éducation, car nous sommes bien aujourd’hui dans la réunion de différents partenaires de l’éducation (Elus, enseignants, associations, parents, enfants) autour d’une même ambition qui consiste à repenser l’éducation dans son ensemble et non plus la seule question scolaire, péri et extra scolaire.

Au terme de ce congrès, je pense sûrement que la co-éducation est le gage de nombreux éléments », démocratie, richesse, développement harmonieux pour ne citer que ceux-ci.

Le prochain congrès, à Tours en octobre 2010, portera sur la thématique Europe et éducation. Il sera l’occasion de présenter et débattre les directives européennes sur la scolarisation des enfants.

http://www.andev.fr/