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Ancien instituteur, président du conseil scientifique de ces Etats généraux et président de l’Observatoire international de la violence scolaire, Bordelais, Eric Debarbieux est un homme posé qui pratique plutôt l’humour froid. C’est Egide Royer, co-directeur de l’Observatoire canadien pour la prévention de la violence à l’école, qui parle avec ses mains ! Il aime secouer son public, le faire rire, le mettre en suspens. Durant une bonne heure, l’un et l’autre ont transmis une foule d’informations sur la violence à l’Ecole tout en stimulant sans cesse l’intérêt du public.

Eric Debarbieux a rappelé la composition du comité scientifique, composé de 14 experts, dont 7 étrangers. « Ce n’est pas un comité de complaisance » précise-t-il. « Ce ne sera pas un simple coup » ajoute-il. Et pour ceux qui n’auraient pas compris qu’il entend que le comité soit libre de son expression : « la science pour être pertinente a besoin d’être impertinente ».

Il a commencé à casser une représentation habituelle de la violence : la violence scolaire n’a pas augmenté pour autant qu’on puise la mesurer. La vraie violence scolaire ce n’est pas les meurtres. C’est la répétition de micro-violences au quotidien.

Egide Royer s’est attaqué aux facteurs de cette violence. « La relation entre la difficulté d’apprentissage, les problèmes de comportement, la conduite agressive et l’échec scolaire est importante ». Mais, précise E Debarbieux, il y a de nombreux facteurs à la violence scolaire. « Un facteur à lui seul n’est en rien une explication suffisante ». Il ne sert à rien d’essayer de détecter à l’avance les enfants susceptibles de devenir violents .

Il y a des facteurs personnels : certains enfants ont besoin de soins psychiatriques.

Il y a des facteurs familiaux : par exemple certains styles parentaux, violents eux-mêmes, ou alternant violence et laxisme, sont générateurs de violence.

Il y a des facteurs sociaux externes. La violence à l’école est encore largement une violence de l’exclusion sociale. 5% des élèves se déclarent racketteurs dans les établissements hors zep, 10% en zep. Dans ces établissements se développe une violence collective, dirigée contre l’institution scolaire, comme elle se dirige vers les pompiers ou la police.

A cela s’ajoutent de nouvelles formes de violence, liées aux nouvelles technologies comme le cyberharcèlement.

Pour Egide Royer la formation des enseignants pose problème. Alors que le moindre guichetier a reçu une formation pour faire face à l’agressivité des clients, les enseignants ne sont pas formés à l’agressivité des élèves. De plus le système éducatif a un seul outil pour faire face à la violence : l’exclusion. « Quand on a comme outil qu’un marteau on ale réflexe de considérer tout problème comme un clou » conclue E Royer !

Il faut donc parler des facteurs organisationnels de la violence. E Debarbieux évoque l’instabilité des équipes. Le climat scolaire joue aussi un rôle clé. Enfin l’injustice scolaire : par exemple les chiffres montrent que les élèves des catégories sociales inférieures sont plus sanctionnées que les autres. La façon dont les établissements s’organisent joue aussi un rôle : les classes de niveau servent souvent à discriminer es élèves comme le montre G Felouzis. Les effectifs nombreux sont aussi un facteur de violence dans la mesure où des effectifs faibles font baiser la violence dans les établissements à minorités. Le style pédagogqiue a une grand eimportance : c’est la pédagogie coopérative qui est la plus efficace contre la violence.

Les facteurs exogènes entrent aussi en compte. Par exemple les politiques des villes. La vidéo surveillance a une efficacité limitée. Avec les portiques, elle génère des effets pervers car elle augmente le sentiment de stigmatisation, comme le montre une étude du FBI.

Un facteur clé est le lien avec la communauté avoisinante : la relation avec els parents semble déterminante.

Lien :

Les fiches thématiques du conseil scientifique : 10 fiches qui font le point des connaissances sur la violence scolaire.

http://media.education.gouv.fr/file/Mediatheque/88/5/f[…]