Print Friendly, PDF & Email

Luc Chatel a ouvert les Etats généraux en promettant qu’ils ne seraient pas un « point final » à la lutte contre la violence scolaire. Il a appelé à des solutions « innovantes ».

« Les États généraux de la sécurité à l’École, c’est une ambition qui se décline en trois mots : comprendre, prévenir, agir ». En définissant ainsi ces Etats généraux, Luc Chatel prenait une position politiquement assez traditionnelle, privilégiant l’action face à des événements marquants, qu’il n’a pas manqué de rappeler en ouverture de son discours : Vitry, Kremlin-Bicêtre, Thiais…

Un 13ème plan ? Depuis 1996, pas moins de 12 plans anti-violence scolaire ont été lancés, pratiquement un par an, chacun prétendant « éradiquer » la violence. Xavier Darcos aura eu le privilège de lancer trois plans « définitifs » sensés mettre fin au problème. Le premier en 2002, le second en 2008 et le troisième en 2009. Aucun de ces 12 plans n’a eu d’impact durable ou sensible sur la violence scolaire.

Un comité Théodule ? . En instituant la commission scientifique des Etats gnéréaux, le ministre se démarque de ses prédécesseurs. Certes il y a bien eu , en 2000, un Comité national de lutte contre la violence à l’école, créé par Jack Lang et où, déjà, Eric Debarbieux siégeait. Mais ce comité de 36 membres comprenait davantage de membres représentant des institutions que d’experts. Ce n’était pas un comité scientifique mais plutôt un groupe de coordination entre administrations.

Comprendre. C’est le mot « comprendre » qui marque l’initiative de L Chatel. « Comprendre le phénomène de la violence dans ses enjeux, ses origines, ses manifestations et ses conséquences… Les États généraux de la sécurité à l’École, c’est une démarche scientifique » ajoute le ministre. Il veut « dépasser les tabous » et précise sa pensée. « 

« Les faits de violence spectaculaire ont entraîné une profonde émotion, pleinement légitime, au sein de notre communauté éducative et bien au delà. Mais à présent, il nous faut dépasser l’émotion si nous voulons comprendre et traiter au fond la question », déclare Luc Chatel. « Ce que j’ai souhaité le 16 février dernier en annonçant la tenue d’États généraux, c’est donc que nous retrouvions la sérénité et la clarté nécessaires pour aborder, sans préjugé, le sujet de la sécurité à l’École. Dépasser les préjugés, c’est d’abord réfléchir sans tabou et refuser les antagonismes d’antan. À quoi bon opposer sécurisation et protection, formation et responsabilisation, prévention et sanction ? Je veux dépasser l’opposition entre les tenants du tout sécuritaire et ceux du tout pédagogique. Car nous savons bien que la sécurité de nos enfants mérite mieux qu’un débat idéologique ».

C’est évidemment sur ce terrain que tous les acteurs de l’Ecole l’attendent. Rappelons qu’il y a quelques jours le président de la République proposait ses « solutions » au problème : mettre à l’écart les élèves à problèmes. Jeudi 8 avril, le ministre devrait faire connaître ses premières décisions. Chacun pourra apprécier le poids des experts.

Lien :

Le site des Etats généraux avec le discours de Luc Chatel

http://les-etats-generaux-de-la-securite-a-l-ecole.education.gouv.fr/