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Par Françoise Solliec

Le PPI-PPR est un programme prévisionnel pluriannuel conçu avec des partenaires multiples, qui régit des opérations complexes de construction et de rénovation qui s’étalent sur 5 à 8 ans. Mais, en Ile-de-France, il fait aussi une large part à des objectifs de réussite et d’égalité scolaire.

Selon Jean-Paul Huchon, à la réunion de lancement de la rénovation du PPI-PPR 2012, le 27 juin 2011, ce programme prévisionnel d’investissement et de rénovation des lycées va bien au-delà d’une simple vision patrimoniale. Bien que le parc scolaire immobilier francilien soit le 1er de France et peut-être même d’Europe, le conseil régional lie d’abord ce programme à des objectifs éducatifs, notamment en termes d’égalité scolaire. La compétition entre établissements a été renforcée par l’assouplissement de la carte scolaire. « Les établissements bien cotés sont archi complets, les autres se vident plus ou moins ». La révision du PPI est donc l’occasion de rééquilibrer l’offre de formation sur le territoire.

Le PPI en cours, voté en 2006, s’achève en 2013. Le prochain courra jusqu’en 2020. Il n’est pas trop tôt pour commencer sa préparation, qui fera cette fois l’objet d’une très large concertation. L’élaboration du PPI associe traditionnellement des partenaires institutionnels (académies, départements, communes, CIEN). Le conseil régional a souhaité élargir la concertation aux parents d’élèves, aux représentants des syndicats et des communautés éducatives, qui ont été invités à cette réunion de lancement. Par ailleurs, comme en 2006, le PPI sera défini conjointement avec le PPR, le programme pluriannuel de rénovation.

Depuis quelques années, déclare Jean-Paul Huchon, la région s’est attachée à construire ou rénover des lycées de façon à ce qu’ils soient davantage respectueux de l’environnement. Les évolutions des formations résultent désormais d’un pilotage fin avec les recteurs. Un effort a été fait pour créer des internats de proximité. Mais il faut encore avancer dans la voie de l’égalité et de la mixité scolaire, notamment avec la mise en place d’un observatoire de la réussite et de la mixité.

« Les lycées structurent le territoire » affirme Jean-Paul Huchon. C’est dans cet esprit que le conseil régional travaillera à identifier les secteurs à fort développement économique et à développer les formations les plus attractives sur le territoire. Il accompagnera la diversification de la proche couronne et cherchera à densifier les établissements en tenant compte de l’habitat et surtout des transports.

Les conditions de scolarisation sont aussi à améliorer. De nombreuses opportunités permettent d’introduire davantage de qualitatif, mais il y a aussi beaucoup de contraintes et les opérations peuvent être parfois très longues, comme dans le cas du lycée du Gué à Tresmes (77).

Le PPI précédent, 2004-2010, a été financé à hauteur de 881 millions d’euros. Le prochain PPI doit être ambitieux et soutenir les objectifs de réussite et d’égalité des lycéens sur le territoire régional. Pour cela, un travail collaboratif sera mené avec les recteurs, les départements les communes, annonce Jean-Paul Huchon. Les transports, qui continuent à bénéficier de la confiance du public, seront pris en compte. Il faudra cependant beaucoup de courage et d’imagination pour mener à bien un tel programme en ces temps de contraintes budgétaires. « Des compromis devront être trouvés, mais il faudra quand même aller de l’avant ».

Pour Henriette Zoughebi aussi, cette révision du PPI-PPR doit être guidée par le souci d’une réponse aux attentes des lycéens. De la consultation menée au printemps dernier auprès des lycéens, elle a retenu les revendications d’égalité, non seulement géographiques, mais aussi entre filières à l’intérieur d’un établissement. Dans le respect des compétences de chacun, il faudra veiller à proposer une offre diversifiée dans chaque lycée. La réflexion sera menée en s’appuyant sur des débats territorialisés, où seront présents tous les acteurs, par secteurs géographiques et par filières, en prenant garde d’éviter toute vision à court terme sur le lien emploi formation.

Le PPI précédent a concerné 139 opérations réalisées, 40 en chantier et 25 à l’étude. Les jeunes perçoivent ces efforts comme une marque de respect et de l’importance que revêt la formation pour le conseil régional, précise Henriette Zoughebi. Il reste cependant encore beaucoup de chantiers à ouvrir, sans compter le développement des internats et celui des équipements sportifs, qui nécessiteront une étude approfondie de l’accessibilité des lieux. Les travaux à envisager sont considérables et il faudra obligatoirement définir des priorités. C’est pourquoi une concertation approfondie sera mise en place avec tous les partenaires, initiée par une série de 12 réunions de zone en septembre et octobre, qui permettront de sortir du « chacun pour soi ». Il y aura ensuite une année pour dialoguer avec les conseils d’administration des établissements et arriver à un programme régional traitant « ces questions complexes et passionnantes qui engagent l’avenir des jeunes franciliens ».