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« Il faut changer la pédagogie. Notre système produit l’exclusion ». Présentant le 8 janvier les résultats du plan anti décrochage, le ministre de l’éducation nationale en a tiré parti pour défendre une refondation pédagogique de l’Ecole. « L’approche individuelle des réseaux Foquale doit être étendu à l’Ecole… La philosophie de Foquale est au coeur de la refondation ». Vincent Peillon a rendu le 8 janvier un vif hommage au dévouement des personnels des réseaux Formation Qualification et Emploi (Foquale) qui repèrent et orientent les décrocheurs. Il a saisi l’occasion pour parler prévention et faire de ces réseaux des modèles pédagogiques pour toute l’Ecole.

« L’idéal c’est de prévenir. Cela suppose la refondation de l’Ecole avec une école bienveillante qui accorde à chacun l’intérêt nécessaire. C’est un changement d’état d’esprit sur l’élève et la pédagogie ». Le ministre a précisé ce qu’il voulait dire. « Le redoublement n’est nécessaire que dans un quart des cas dans les autres il produit l’échec. On doit apprendre à noter de telle sorte que la notation soit un encouragement pour les élèves et non une occasion de blessure ». Ce discours a été renforcé par un exposé de l’inspectrice générale Anne Armand qui a fait le lien entre les pratiques pédagogiques et la baisse du décrochage.

Le ministre a estimé qu’il faudrait « des moyens pour l’éducation prioritaire » mais n’a pas dévoilé son plan qui devrait être rendu public dans une semaine. On sait que les enseignants des établissements prioritaires bénéficieront d’environ une heure de décharge. Mais seulement dans une centaine de réseaux ce qui est fort peu au regard des réseaux Eclair.

Interrogée par le Café pédagogique, Audrey Maurin, déléguée générale de la Fespi, le réseau des micro lycées, a jugé ce discours positif. « V. Peillon a montré que le décrochage est aussi lié au fonctionnement de l’Ecole et pas seulement à des déterminants extérieurs. Or la Fespi revendique une évolution du système éducatif. Ca nous tient à coeur ».

Le ministre a fixé à 25 000 le nombre de jeunes raccrochés pour 2014, soit 5 000 de plus qu’en 2013.Il a estimé ces chiffres « encourageants ». En 2013, 16 000 jeunes sont revenus en formation scolaire, 2 000 ont intégré des dispositifs spéciaux du type micro lycée, 3 500 se sont engagés dans la formule du service civique qui associe formation et service. Enfin 10 000 suivent des formations proposées par les missions de lutte contre le décrochage.

François Jarraud