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Jeudi 18 septembre, les Ecossais voteront pour ou contre l’indépendance de l’Ecosse. Cette région du Royaume-Uni dispose déjà d’une large autonomie, notamment scolaire. Selon la presse locale, la question scolaire s’invite largement dans le débat entre partisans du oui et du non. Les enseignants sont partagés sur cette question mais unis sur l’essentiel : l’avenir des enfants pauvres.

Il y a une tradition scolaire différente en Ecosse. L’Ecosse a un système éducatif plus ouvert et plus égalitaire que le système anglais, fruit d’influences religieuses différentes. La région a son autonomie en ce domaine et l’examen final écossais est très différent des A Levels anglais. En apparence l’indépendance ne devrait rien changer dans cette organisation.

Pourtant la question scolaire s’invite dans le referendum. Les partisans de l’indépendance mettent en avant les coupes dans les budgets sociaux opérées par Londres. Cette politique a ses effets sur la réussite scolaire des élèves des milieux populaires et la vie des établissements. Du coté des partisans du « non », on fait remarquer que le parti écossais (SNP) , au pouvoir depuis 7 ans, a laissé la situation sociale se dégrader. Dans cette région du monde si riche, du fait des rentrées pétrolières, un enfant sur cinq est pauvre et les parents n’arrivent plus à payer les sorties scolaires et l’uniforme sensé effacer les classes sociales…

Répondre à la question de l’indépendance revient évidemment aux Ecossais mais soulignons quelques synergies. La tradition décentralisatrice est évidemment très différente en France, un pays où l’Etat centralisé n’a jamais cédé réellement la main. Dans notre débat national, on voit bien que l’Etat s’avère incapable d’assurer l’égalité réelle de l’accès à l’éducation. Il a même conduit la France à apparaitre comme le champion des inégalités sociales à l’Ecole. Or bien souvent, ce sont les collectivités locales qui doivent se défendre de créer de nouvelles inégalités. C’est pourtant bien la question du devenir des jeunes qui sont exclus du système éducatif qui pousse les autorités régionales françaises à exiger une nouvelle décentralisation. Cette préoccupation de justice sociale on la retrouve aussi par exemple dans cet Expresso dans la question concrète de la restauration scolaire.

Article TES