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« Je vais déposer un amendement sur les professeurs du premier degré, qui reçoivent une indemnité de 400 euros par an pour l’accompagnement des élèves », a annoncé Benoit Hamon le 11 octobre sur RTL. Une proposition qui fait du bruit car l’ancien ministre de l’Éducation nationale propose de doubler la prime en récupérant des moyens sur les classes préparatoires.

Alors que le parlement va commencer l’examen du budget 2016, la proposition de B Hamon sur RTL le 11 octobre a pris une nouvelle tournure le 12 octobre avec des réactions syndicales. « Les professeurs des écoles sont parmi les moins bien payés en Europe », explique l’ancien ministre de l’éducation nationale, une réalité incontestable. Comparant l’ISAE des professeurs des écoles (400 euros annuels) et l’ISOE des professeurs du secondaire (1200 annuels) il propose de doubler en 2016 l’ISAE. Et pour cela il propose de  » revoir les conditions de rémunération des professeurs de classes préparatoires, très bien payés pour être devant quatre élèves ».

La proposition arrive au moment où la ministre de l’éducation a promis d’augmenter l’ISAE sur 2016. Mais doubler l’ISAE représente un coût de 140 millions, une somme pas facile à trouver même si le budget de l’éducation augmente de 500 millions en 2016. Pour B Hamon la solution consiste à transférer de l’argent des classes préparatoires, la formation la plus couteuse de tout le système éducatif, vers le primaire. De 2002 à 2012, les dépenses des CPGE ont augmenté nettement plus vite que le nombre d’élèves. Quant aux crédits des « colles », elles sont montées de 50 à 70 millions sur cette période. En 2013, V Peillon avait tenté ce transfert. Cela lui avait couté sa place de ministre.

Aussitôt le Snalc et FO sont montés au créneau. Pour FO,  » les professeurs de classe préparatoires effectuent un travail dont la qualité est reconnue par tous. Ils méritent mieux que les propos méprisants de leur ancien ministre ». Pour le Snalc,  » suggérer par cet amendement de s’attaquer à nouveau aux CPGE ne serait-il pas un habile moyen de pousser vers la sortie celle qui lui a succédé au Ministère, Mme Vallaud-Belkacem » , interroge le syndicat. Pour lui, cette mesure  » reviendrait à porter un coup fatal à ces filières plébiscitées par les familles qui permettent à des jeunes issus de tous les milieux sociaux de réussir leurs études à moindre coût ». Deux affirmations osées au regard de la sociologie et du coût des CPGE..

F Jarraud

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