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Que s’est-il passé après la Shoah ? Comment, les Juifs ont-ils vécu leur retour à une vie normale? Déportés, rescapés, ou exilés, comment ont-ils repris leur destin en main ? Le Mémorial de la Shoah consacre sa nouvelle exposition, « Après la Shoah », à un moment particulièrement méconnu. Plus de 250 photographies, documents d’archives, vidéos, films font état de la diversité des situations dans le chaos général de la sortie de guerre. Les visites autonomes de groupes scolaires sont gratuites, sur réservation. Et une visite-découverte de l’exposition est proposée aux professeurs.

La sortie du génocide

En 1944-1945, la libération de l’Europe soulève un immense sentiment de soulagement, de joie, d’espoir. Elle crée pourtant, en parallèle, de nouvelles tensions politiques internes et internationales. La sortie du génocide est longue et chaotique, et les survivants connaissent d’un bout à l’autre de l’Europe des sorts très différents. De l’après-Shoah, on retient en général les images terribles de l’ouverture des camps. Pourtant, la période comprises entre fin juillet 1944, date du premier camp libéré, et l’automne 1947 à la veille de l’indépendance d’Israël, constitue une séquence historique en soi. L’incertitude règne partout, notamment dans les trois pays privilégiés dans l’exposition, la Pologne, l’Allemagne occupée, la France. Bien que décimées, les communautés juives parviennent à reconstituer une vie religieuse, culturelle, politique, grâce à l’entraide, à la solidarité, et au soutien des organisations internationales. Elles réussissent à produire les premiers récits, à constituer une « première mémoire » grâce aux témoignages et aux traces collectées pendant et juste après la guerre. L’après-Shoah, c’est le temps où les minorités juives cherchent à reprendre en main leur destin.

Le retour à une vie normale

Le retour à une vie normale semble à peine possible pour les Juifs d’Europe qui ont pu échapper à la Shoah. L’exposition montre trois réalités différentes, dans le chaos général de la sortie de guerre. Les rescapés constituent l’ensemble des juifs qui ont pu échapper à la persécution, vivant dans la clandestinité au sein souvent de leur propre pays. Les réfugiés concernent surtout les Polonais, qui se sont principalement réfugiés en URSS, alors que les survivants sont ceux qui ont réchappé à un lieu de mort, tels que les camps ou les ghettos, ce sont les moins nombreux. Le Mémorial a choisi trois pays pour faire état de la diversité de ces situations, la France, la Pologne et l’Allemagne, dans une période qui s’étend de 1944, libération des premiers camps, à 1947.

Des espaces thématiques

L’exposition bilingue français-anglais, organisée en grands chapitres, montre l’extrême complexité de l’après Shoah. La première section, « Où aller ? » présente les infrastructures administratives et sanitaires mises en place pour accueillir et orienter les Juifs, selon leur statut de déportés, de rescapés, ou d’exilés, nuances importantes. L’espace « Aide et entraide » est consacré aux aides financières et aux organismes internationaux qui leur portent secours. « Le retour à la vie » présente comment les survivants retrouvent une « vie normale ». L’espace « Rendre justice » relatent les différents procès pour punir les crimes contre l’humanité, ainsi que les mécanismes de restitution des biens spoliés. La section intitulée « Première mémoire », expose la floraison de témoignages et de récits de toutes sortes des survivants, dès l’après-guerre, sur la persécution.

Cinq itinéraires individuels

L’exposition se termine sur l’évocation de cinq cas individuels qui illustrent cette multiplicité des destinées. Frida Wattenberg, est une juive animatrice à l’OSE, qui entre dans la résistance et aide notamment à faire passer des enfants en zone libre. Janina Hescheles, est une fillette cachée en Pologne dans des conditions très dures, et qui va écrire un journal, publié en 1946, « Dans les yeux d’une fille de 12 ans ». Charles et Jacques Finkel sont des déportés libérés. Jacob Slucki est un réfugié en URSS. Marion Simon cachée à Berlin, confie ses mémoires à son fils historien.

Autour de l’exposition

Pendant toute la durée de l’exposition, des rencontres avec des spécialistes, des projections de documentaires, et de films inédits sont proposés au public Des visites guidées gratuites sont prévues le jeudi soir, tous les quinze jours sans réservation préalable.

Visite gratuite pour les professeurs et les élèves

Une visite-découverte de l’exposition est prévue pour les professeurs, la date sera communiquée sur le site très prochainement. Des visites guidées d’une heure sont proposées aux collégiens de troisième et aux lycéens, le conférencier s’adapte aux niveaux des élèves. Les professeurs peuvent organiser aussi des visites gratuites autonomes de l’exposition. Toutes les activités sont à réservées auprès du service éducation, education@memorialdelashoah.org En complément de l’exposition, ou pour préparer la visite avec la classe, le Mémorial propose aux enseignants des ressources complémentaires sur le thème de l’Après-Shoah : chronologies, cartes, lexiques, études de cas, documents d’archives et témoignages.

Béatrice Flammang

L’exposition « Après la Shoah » et les activités

Le parcours de l’exposition

L’espace réservé aux enseignants