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Ne parlez pas de LA classe inversée à Marcel Lebrun. Auteur d’un ouvrage remarqué sur les classes inversées, professeur en technologies de l’éducation à l’Université catholique de Louvain, il conjugue la classe inversée au pluriel. Lors du congrès CLIC 2016, le 1er juillet, il a présenté les résultats d’une enquête auprès d’enseignants adeptes de la classe inversée qui met en évidence une typologie qui serait aussi, à ses yeux, un passage vers « l’école de demain ».

Une conférence très attendue

Autant le dire. Marcel Lebrun est sans doute le conférencier le plus connu des participants du CLIC 2016. Son intervention, qui a ouvert le congrès, était très attendue. Marcel Lebrun a su aussi trouver des remarques flatteuses pour les enseignants de la classe inversée.

L’intervention de Marcel Lebrun s’appuie sur une étude réalisée auprès d’enseignants ayant adopté la classe inversée. Il a travaillé sur 286 questionnaires venant de différents pays (une centaine de France) dont 146 sont exploitables. De là il dégage une typologie des classes inversées et distingue 3 types.

Du type 1 au type 3


Le premier type se caractérise par la leçon apprise à la maison et les devoirs faits en classe. « L’idée initiale de la classe inversée c’est dire que certains éléments peuvent être déplacés à distance » explique-t-il. Comme l’apprentissage ne peut être forcé on peut passer à un enseignement à distance.

Un second type se matérialise par une recherche documentaire et des travaux préparatoire à la maison, des exposés des débats, des activités de modélisation en classe. Pour M Lebrun , c’est « la classe translatée ». Elle amène une pédagogie qui facilite les interactions entre élèves et la diversification des apprentissages. On va chercher des informations qu’on ramène en classe pour les partager.

Cela amène, selon M Lebrun à un 3ème type marqué par un mouvement en quatre temps. A distance, l’élève fait des travaux de recherche, puis on fait en clase des exposés qui entrainent la création à distance de textes et de vidéos qui sont ensuite source de débats en classe.

Vers l’école de demain


Cette façon d’apprendre, pour M Lebrun, renvoie à un nouveau rapport aux savoirs, une véritable inversion des rôles et des savoirs qui ne tombent plus d’en haut mais sont récoltés par les élèves.

Pour lui cela remet les apprentissages au coeur de la relation pédagogique. Les classes inversées accompagnent la construction des savoirs, en profitent pour former au numérique, considèrent à la fois le collectif et les individus. On a ainsi un enseignement qui « retrouve l’humain derrière l’élève » et « redonne du sens à la présence en classe ».

Ce qui justifie ce passage vers les classes inversées, pour M Lebrun, c’est le fait que l’apprentissage informel « devient de plus en plus une partie de l’expérience de chacun », qu’il se fait tout au long de la vie et que « les technologies changent nos façons de penser ».

Pour M Lebrun, les enseignants passent naturellement du type 1 au type 3 et construisent une « école de demain ».

François Jarraud

M Lebrun Classes inversées, enseigner et apprendre à l’endroit