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Dans l’hypothèse d’une candidature de M Valls en l’absence de F Bayrou au premier tour des présidentielles, 22.2 % des enseignants voteraient pour Manuel Valls, 21.6% pour JL Mélenchon et 19.6 % pour F Fillon, selon une étude de Luc Rouban, menée pour le Cevipof (Sciences Po). 8% des enseignants voteraient pour M. Le Pen. Pour L Rouban, « seul le milieu enseignant réagit à la candidature de F Filon qui y obtient à peu près la moitié des voix que pouvait obtenir Alain Juppé en mai ».

Ce vote enseignant se distingue nettement de celui d’autres catégories de fonctionnaires ou des salariés du privé. Les policiers votent majoritairement pour M Le Pen (52%) contre 28% pour F Fillon. Chez les gendarmes et militaires , la candidate du F.N. obtient 44% des voix et 33% pour F Fillon. Chez les salariés du privé, F Fillon arrive en tête avec 27% des voix, devant M Le Pen (24%), Macron (17%), Mélenchon (13%) et Valls (12%).

« La droitisation de l’électorat fonctionnaire n’a pas été freinée par l’élection de François Fillon lors de la primaire de la droite et du centre », note L Rouban. « L’affaissement électoral du PS, qui se traduit par des résultats potentiels pour Manuel Valls inférieurs à ceux que pouvait obtenir François Hollande en mai 2016 s’accompagne d’une montée en force du potentiel électoral de Jean-Luc Mélenchon mais qui est loin de pouvoir compenser l’attractivité des candidats porteurs des valeurs de la droite conservatrice. Cette nouvelle orientation politique des fonctionnaires, qui n’épargne même pas les enseignants, ne doit cependant pas cacher les distorsions très puissantes qui séparent dans chaque fonction publique les cadres des employés sur le terrain des valeurs politiques. À ce titre, le Front national semble s’être durablement inscrit dans l’univers politique de la catégorie C même si François Fillon y joue désormais un rôle non négligeable ».

L’étude