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 » Ce sont les équipes qui ont travaillé à cette régression qui sont aujourd’hui de retour rue de Grenelle. Sous couvert de pragmatisme, sont annoncées des premières mesures prises sans concertation véritable et encore moins d’évaluation de ce qui a été fait précédemment ». Dans Le Monde, Jean-Paul Delahaye, qui a succédé à JM Blanquer au poste de directeur de la Dgesco entre 2012 et 2014, dénoncé le retour en arrière qui accompagne le nouveau ministre de l’éducation nationale.

Il a rappelé ce que l’équipe en place actuellement avait fait avant 2012. « La France a pris de 2002 à 2012 l’exact contre-pied de ce qu’il aurait fallu faire : en supprimant 80 000 postes y compris en éducation prioritaire, mais en créant les internats d’excellence; en tentant de sortir certains élèves du tronc commun de formation avec l’apprentissage junior à 14 ans ; en supprimant une matinée de classe en primaire ; en divisant par trois la scolarisation des enfants de moins de trois ans ; en supprimant la formation professionnelle des enseignants, mais en dotant les débutants d’un DVD de prise de fonction ; en dénonçant le « pédagogisme », alors que les enseignants français sont les enseignants de l’OCDE qui s’estiment à juste titre les moins formés en pédagogie, pour ne prendre que quelques exemples de politiques ayant aggravé notre situation.

« L’approche qui semble de retour au ministère de l’éducation nationale, considère que les populations scolaires en difficulté relèvent de politiques qui leur sont spécifiques, comme la division par deux des effectifs des classes en REP + ou le dispositif « devoirs faits » », poursuit JP Delahaye. « Compte tenu de l’ampleur des inégalités, Il faut certes des politiques spécifiques, mais dans un cadre qui doit rester commun. Si cela conduit à trouver argument pour laisser le système de tri et de sélection en l’état, à ne pas le transformer pour réduire les échecs et les inégalités, et à prélever des moyens destinés à tous pour donner encore plus à ceux qui ont déjà beaucoup, alors ce n’est pas une politique d’intérêt général. »

Dans Le Monde

Delahaye : Pourquoi il ne faut pas changer les rythmes