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Comment mettre en oeuvre des découvertes des neurosciences dans son enseignement ? Professeur d’histoire-géographie en collège, Olivier Quinet en donne un exemple concret avec deux séquences portant sur les Lumières et la Révolution. En révolution comme en neurosciences tout est dans la gestion du temps…

Professeur d’histoire-géographie à Montpont-Menestréol (24), Olivier Quinet est connu des lecteurs du Café pédagogique, notamment pour son travail sur les tâches complexes. Il propose sur le site académique de Bordeaux deux séquences de 4 heures sur les Lumière et la Révolution française.

Leur particularité c’est le découpage du temps scolaire entre une phase de découverte qui commence en amont du cours, une période d’imprégnation et des phases de travail ponctuées de « pauses cognitives ». Une gestion du temps sensée améliorer le travail des élèves de 4ème et basée sur les neurosciences.

Quatre heures pour traiter la Révolution française n’est ce pas mission impossible ?

En fait c’est 12 heures pour les Lumières, la Révolution et une période de 4 heures pour réaliser des tâches complexes avec des créations orales et écrites qui permettent d’approfondir des événements précis. Dans les deux séquences de 4 heures je vais à l’essentiel. Mais cet essentiel doit être maitrisé par les élèves.

Les séquences commencent par une phase de découverte très en amont (10 jours). N’est ce pas trop tôt ?

Je donne aux élèves une capsule vidéo 10 jours avant le cours pour que tous aient le temps de réaliser le travail. Ils doivent extraire de la capsule des définitions d’u certain nombre de notions, comme « l’opinion publique », utilisées dans le cours. Cette phase se poursuit en classe avec un récit fait par le professeur durant une heure ponctué d’évaluations instantanées (avec Plickers). Je raconte la Révolution de façon traditionnelle pour faciliter la compréhension.

Ils arrivent ainsi en cours avec les éléments essentiels. Le cours est à disposition sur Internet avec la capsule. Plickers ajoute une dimension ludique. Il sont ainsi les moyens de comprendre le cours.

Après ce travail il y a un moment de « pause cognitive ». Les élèves ont-ils besoin qu’on les invite à en prendre ?

Les neurosciences disent qu’au bout de 10 minutes , la concentration des élèves s’évanouit. Il faut donc des pauses. Elles sont utilisées réaliser des tâches simples comme coller des éléments du cours dans le cahier. Des moments où ils échangent entre eux Puis on se re concentre. Il vaut mieux anticiper et diriger ces moments que les laisser prendre les pauses.

Les élèves auront-ils une trace écrite ?

Ils disposent d’une fiche de cours complétée plus tard avec les tâches complexes. Il n’y a plus de cours écrit comme cela se faisait avec le cours dialogué. Cela libère du temps qui est utilisé pour les apprentissages en classe. Je ne renvoie pas les apprentissages à la maison. Les difficultés il faut les amener en classe.

Des compétences disparaissent dans cette façon de faire ?

Je ne travaille plus la prise de notes. Je considère que c’est une compétence à acquérir au lycée. J’ai rééquilibré le temps entre rédaction, exposé et réimprégnation des connaissances. L’étude de documents est conduite dans la tâche complexe. Après une présentation très méthodologique, les tâches complexes permettent une acquisition des méthodes de travail sur document plus libre. Là ils doivent sélectionner des informations, les trier, rédiger.

L’évaluation est faite avec un quizz et refaite 15 jours après la séquence pour voir les traces. A ce moment là le cours est complété avec leurs écrits tapés et distribués.

Cette façon de faire n’est -elle pas chronophage et ne nécessite-elle pas un haut niveau de compétences numériques ?

Au niveau technique c’est vrai qu’il y a des quizz, la capsule etc. Mais c’est facile à faire et à mettre en ligne. Par contre c’ets vrai que ces séquences prennent du temps de préparation.

Propos recueillis par François Jarraud

Les séquences

Les « tâcos » d’Olivier Quinet