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 » Notre obsession collective du tout académique, illustrée par l’objectif de 80 % d’une classe d’âge au Bac, a démonétisé des métiers essentiels, magnifiques, mais plus tournés vers la pratique. Dramatique erreur ! Face à ce gâchis, nous devons remettre l’apprentissage au centre du village. En revendiquant que l’apprentissage doit être notre “plan A”. L’apprentissage n’est pas une seconde option, le choix par défaut. C’est le choix premium ». Pierre Gattaz, le président du Medef, a lancé le 25 avril une campagne en faveur de la loi sur la formation professionnelle, qui arrive en discussion au Parlement. Les régions continuent à marquer leur opposition.

Le Medef  » partage les objectifs du projet de loi » et le marque par le lancement d’une campagne et d’outils de promotion de l’apprentissage. Ainsi une nouvelle plateforme « Tomyjob » permettra de mettre en contact facilement un jeune avec un CFA et une entreprise pour faciliter les contrats de formation.

Le Medef souligne les points qu’il juge positif dans le projet de loi :  » meilleure prise en compte de la situation individuelle de l’apprenti durant sa formation : période de préapprentissage pour donner aux jeunes les prérequis nécessaires sur le savoir être et les savoirs de base »; assouplissement des règles de conditions de travail des apprentis mineurs : temps de travail, travail de nuit; assouplissement de la rupture de contrat à l’initiative de l’employeur : suppression de la saisie des prud’hommes, suppression de l’indemnité de rupture; aide unique versée par l’Etat pour les entreprises de moins de 250 salariés pour les niveaux infra bac avec la suppression des aides versées par les Régions; procédure simplifiée de dépôt du contrat avec la fin de l’enregistrement administratif ».

Reste l’opposition des régions qui dénoncent « une mauvaise réforme ». « En décidant d’un financement de l’apprentissage selon un coût au contrat uniforme fixé administrativement par les branches à Paris, le Gouvernement se prive d’un pilotage fin et réactif de l’apprentissage sur les territoires », dénonce Régions de France. « Il portera la responsabilité de la disparition ou la restructuration de très nombreux CFA dans nos territoires les plus fragiles ou positionnés sur les métiers rares ou émergents (environ 700 selon nos estimations) ». Régions de France publie la liste des 700 CFA qui pourraient disparaitre faite de financement du fait du projet de loi qui prévoit un financement « au contrat ». Il s’agit essentiellement de CFA en zone rurale ou concernant des petites branches professionnelles.

Pour Régions de France « ce texte n’apporte aucune solution car il n’agit pas sur les vrais leviers de développement de l’apprentissage : absence d’ambition sur l’orientation pourtant clé de voûte de la réussite de cette réforme, pas de véritables mutualisations entre les CFA et les lycées professionnels ni de choc de simplification ». Là on retrouve l’ambition des régions d’avoir le pilotage de l’orientation. Le projet de loi prévoit de la donner aux régions, notamment les directions régionales de l’Onisep ce qui pose la question de l’avenir des CIO et de leurs personnels.

Le Medef tend néanmoins la main aux régions. « Une stratégie régionale pluriannuelle aux objectifs partagés entre tous les acteurs, à revisiter tous les ans, doit être mise en place, afin d’assurer le financement de chaque CFA », promet le Medef. « Puisque le texte fait l’impasse sur ce sujet, le Medef, en lien avec ses présidents de Medef territoriaux, a engagé des discussions avec plusieurs présidents de région pour envisager une stratégie commune ». Mais force en restera légalement aux branches professionnelles qui vont « privatiser » l’apprentissage.

F Jarraud

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