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« Avant j’étais très rigide en classe, il fallait un vrai silence, maintenant on entend du bruit pédagogique ». Professeure de mathématiques au collège Mendès France d’Arques (62), Karine Lerat a inversé toutes ses classes depuis 3 ans. Le bouleversement l’a rendu plus disponible et plus proche de ses élèves. Ils gagnent en autonomie avec un plan de travail et réalisent leurs propres vidéos de constructions géométriques. Comment s’organisent ses séances ? Comment renforcer la motivation des élèves en cours de maths ? Karine Lerat explique sa démarche au Clic 2018.

Capsules

« Pour point de départ, je réalise des vidéos du cours que les élèves visionnent à la maison. Avec Moovly, je fais une présentation classique des notions », explique Karine Lerat. Ses élèves ont un cours papier à compléter à la suite du visionnage chez eux puis un questionnaire à faire en ligne. « Le questionnaire est en application directe du cours ». Les capsules de Karine Lerat sont en ligne sur l’ENT de l’établissement. « Au début mes vidéos étaient sans voix, mais les élèves apprécient le son et certains retiennent mieux ». Un élève qui n’a pas vu la vidéo avant le cours ne la regardera pas en classe. D’ailleurs, la salle de l’enseignante ne comporte qu’un PC pour le professeur et une tablette.

Le questionnaire en ligne sert d’évaluation diagnostique et permet de mettre les élèves par groupes de niveau. Après la correction de la fiche cours et du questionnaire en classe, chaque élève a un plan de travail. Sa salle disposée en ilots permet la coopération entre les élèves. « Au début, on corrige ensemble un exercice-type puis les collégiens progressent à leur rythme sur le plan de travail. » Des fichiers de correction sont disponibles dans des bannettes autour de la salle au besoin. « Si l’exercice est raté, un point rouge est noté et ils auront à refaire par la suite ».

Du bruit pédagogique

J’ai apprécié le fait que chacun puisse adapter le concept de la classe inversée selon ses besoins. « Avec cette méthode, je peux faire un véritable état des lieux de ce que les élèves ont compris. Avant j’étais très rigide en classe, il fallait un vrai silence … Maintenant on entend du bruit pédagogique quand ils s’expliquent les règles ».

En plus de cela, l’enseignante dégage du temps pour créer des vidéos de construction géométrique. « En classe dédoublée, soit une heure quinzaine, ce sont les élèves qui réalisent leurs vidéos de construction avec une petite caméra ». Un élève lit la consigne, un autre filme et le troisième trace la construction. « Ces vidéos sont ensuite sur l’ENT du collège pour être critiquées par les autres camarades. »

Les interrogations écrites de Karin Lerat sont remplacées par des interros Plickers. « L’usage est simple. Je mets aussi des élèves à créer des réponses possibles et les questions. » L’enseignante reprend parfois des questions faites du début d’année via Plickers pour spiraler son enseignement. « J’apprécie aussi le site Labomep où mes élèves s’exercent de la 6ème à la 3ème ».

« En conclusion, ce sont des élèves plus acteurs et plus motivés qui sont en classe ».

Julien Cabioch

La présentation de Karine Lerat

Clic 2018 : le dossier