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Victimes des négociations sur la réforme de la formation professionnelle entre l’Etat, les branches professionnelles et les régions, les personnels de l’Onisep et des CIO ne savent toujours pas ce qu’ils vont devenir. En juin la loi sur la formation professionnelle a confié, en lot de consolation, l’orientation aux régions et annoncé le transfert des directions régionales de l’Onisep (Dronisep) et des CIO aux régions. C’était il y a 6 mois et le transfert des compétences a eu lieu le 1er janvier 2019. Le 6 février, profitant d’un séminaire national sur l’orientation, quelques personnels de l’Onisep se sont rappelés au souvenir des acteurs de l’orientation car ils ne savent toujours pas ce qu’ils vont devenir.

Comment imaginer son avenir ?

Quand les éléphants dansent (en l’occurrence les régions et l’Etat), les fourmis ont des soucis. C’est ce qui arrive aux personnels de l’Onisep, victimes collatérales d’un conflit entre les régions et l’Etat. « On se sent complètement abandonnés », nous a confié Florence Villiers, représentante Fsu de l’Onisep. « JM Blanquer a annoncé à Limoges fin janvier une charte de référence répartissant les compétences sur l’orientation entre l’Etat et les régions. On nous dit qu’en février ce document va sortir ainsi qu’un décret sur la mise à disposition des personnels. Mais on ne nous donne pas ces textes qui sont établis sans concertation alors que le transfert des personnels devrait avoir lieu en septembre ». « Comment un agent peut-il imaginer sons avenir dans ces conditions ? La région va-t-il le reprendre ? »

Quel avenir pour l’Onisep ?

En fait près de 200 emplois, sur les 480 de l’Onisep, sont concernés. Car l’Onisep continuera à exister avec sa direction nationale. Une des questions c’est justement celle de la continuité du travail entre la direction nationale, qui restera d’Etat, et les directions régionales qui deviendront des services des régions. Comment l’Onisep pourra-t-il continuer à produire des guides (par exemple Après la 3ème) et des documents pédagogiques sans ses Dronisep ?

Un décret et une charte

Le projet de décret, que nous avons vu, prévoit une période d’expérimentation de trois ans avec mise à disposition des régions des fonctionnaires et des agents des Dronisep et des CIO. Ces mises à disposition se feraient avec l’accord des intéressés et du recteur. « Les missions confiées par les régions aux personnels mis à disposition … s’inscrivent dans le cadre de la mission d’information des élèves et des étudiants prévue au 5ème alinéa du 1 de l’article L 6111-3 du code du travail », c’est à dire l’information sur les métiers et les formations.

Le « cadre national de référence », que nous nous sommes procurés également, répartit les compétences entre Etat et région sur l’orientation. L’Etat prend en charge « la dimension éducative et pédagogique de l’orientation ». L’accompagnement des élèves est effectué par les équipes éducatives. La région « favorise l’ouverture sur le monde économqiue et professionnel par l’organisation d’actions d’information sur les métiers et les formations auprès des élèves ». Elle élabore « avec le concours de l’Onisep la documentation de portée régionale sur les enseignements et les professions ». C’est au niveau des régions académiques que l’Etat et les régions précisent leur rôle, sachant que la région peut « mandater des partenaires » pour ses interventions.

Un courrier à JM Blanquer

Mais, pour le moment, Béatrice, rédactrice documentaliste dans une Dronisep, ne sait toujours pas ce qu’elle va devenir. « Je souhaiterais rester fonctionnaire d’Etat et garder les missions actuelles » nous dit-elle. Elle craint « une vision plus courte et plus restreinte, trop économique » de l’orientation en passant à la région.

Dans un courrier envoyé le 6 février l’intersyndicale Fsu Snptes demande une audience au cabinet de JM Blanquer sur le devenir de l’Onisep. « Les personnels se sentent totalement abandonnés par leur tutelle ».

François Jarraud

L’Assemblée transmet aux régiosn l’orientation

Dialogue de sourds

L’intersyndicale au ministère