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« Les réformes ne font qu’amenuiser la place de l’EPS dans le système éducatif ». Pour Benoit Hubert, secrétaire général du Snep Fsu, il y a un grand fossé entre les déclarations en faveur du sport l’après midi ou de la « génération 24 » et la réalité de l’EPS sur le terrain. Au lendemain de la publication du rapport de la Cour des comptes, le syndicat, ultra majoritaire chez les professeurs d’EPS, veut se faire entendre et remettre quelques pendules à l’heure. Selon lui un établissement sur dix compte des heures d’EPS non pourvues.

Des dispositifs paravents

« On est dans un contexte marqué par la montée de l’obésité chez les jeunes et la baisse de leurs capacités physiques mais aussi par l’attribution des jeux olympiques à Paris en 2024. Mais on a aussi une politique de réduction de la dépense publique. La problématique ministérielle peut se présneter ainsi : comment apparaitre proactif sur la question de la pratique physique sans dépenser un centime d’euro ». Benoit Hubert, secrétaire général du Snes Fsu ne mâche pas ses mots et dénonce les dérives de la communication ministérielle.

Cours le matin, eps et sport l’après -midi ? « Le ministre avait déjà présenté ce dispositif en 2010 jusqu’à ce qu’un rapport de l’Inspection générale en 2013 en montre le peu d’intérêt », explique t-il. Actuellement seulement 27 collèges applique la formule. Le manque d’équipements fait que la formule ne peut pas essaimer.

Génération 24 ? « Rien ne change sauf le label » assure B Hubert. « C’est une situation intenable », explique Nathalie François, secrétaire nationale. « Il faut ouvrir les équipements scolaires au public . Mais dans 82% des cas les équipements n’appartiennent pas à l’établissement ». Et ils sont dans un tel état qu’aucun club n’en voudra.

Un établissement sur dix a des heures d’EPS non pourvues

Une fois la communication écartée, le Snep Fsu pointe les problèmes de fonds. En premier lieu le Snep dénonce le manque de recrutement. On est passée de 850 postes aux concours entre 2015 et 2017 à 690 en 2019. Selon le syndicat, 9.5% des établissements ont des heures d’EPS non attribuées. Cela varie selon les établissements mais c’est en moyenne une heure par établissement ce qui représente un nombre important de postes. Plutôt qu’augmenter le nombre de postes au concours (tous les postes mis sont pourvus) le ministère recrute des contractuels. Ils étaient 695 en 2017-18. Ils sont actuellement 1357.

L’EPS dans les réformes

Les réformes nuisent à l’EPS estime le Snep. Christian Couturier, secrétaire national, déplore la disparition des repères communs dans les épreuves du bac. « On avait des programmes qui définissaient par activité les enjeux de fin de cycle d’apprentissage. Ca donnait un cadre commun partout en FRance. Cela a été retiré des programmes du collège et maintenant du lycée ».

Après la disparition de l’épreuve d’EPS du brevet, le Snep déplore que le ministère refuse une spécialité EPS au lycée. La réforme du lycée général met aussi en danger les activités sportives là où les chefs d’établissement utilise le mercredi après midi. Il souligne la baisse des horaires en lycée professionnel. Globalement « l’EPS est de moins en moins considére comme une discipline scolaire et vue comme un simple support éducatif, un marche pied pour le sport fédéral ».

Le Snep devait aussi réagir au rapport de la Cour des comptes. Le Snep conteste certaines conclusions du rapport notamment son regard sur l’Unss.

En quasi monopole face au ministère, le Snep, seul syndicat identifié à une discipline, estime que sa singularité lui permet de mieux défendre ses adhérents. Le fait est que JM BLanquer s’est nettement démarqué des propositions de la Cour des comptes sur « le sport à l’école ».

François Jarraud

Sur le rapport de la Cour des comptes