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 » Le concept de souveraineté et d’exception éducative doit être appliqué à l’éducation ; notre impuissance à organiser la filière EdTech nous met chaque jour un peu plus au service des GAFAM. Pour préserver notre souveraineté éducative, il faut déployer une politique du numérique éducatif ambitieuse, s’appuyant sur une filière française robuste, capable de battre les GAFAM sur le terrain de la qualité, de l’éthique, des valeurs ». Dans un manifeste, MC Levet, responsable de « Digital New Deal », demande des moyens pour les entreprises de l’EdTech. Rien de surprenant : MC Levet dirige un fond d’investissement spécialisé dans l’éducation.

Son manifeste rappelle le rapport de la sénatrice C Morin-Desailly et s’appuie sur le rapport de la Cour des Comptes que le Café pédagogique avait dévoilé en exclusivité en juin 2019. Le manifeste dénonce le risque de détournement des données des élèves français par les GAFAM. Un risque réel que le Café pédagogique avait dénoncé en premier dans un article qui nous a valu une franche hostilité ministérielle. Le manifeste a raison aussi de montrer la faiblesse de l’investissement dans le numérique éducatif depuis la nomination de JM Blanquer. Au milliard programmé par F Hollande, a succédé un ruisselet : 15 millions d’investissement dans le numérique éducatif scolaire. Par contre le manifeste ne s’embarrasse pas de formules fausses et de raccourcis surprenants. Il dénonce « l’effondrement massif et rapide de la France dans tous les classements internationaux », ce qui est faux. Il promet que « les classes équipées en numérique ont de bien meilleurs résultats » ce qui semble bien aventuré, une étude l’Ocde , basée sur Pisa 2015, montrant le contraire.

Il y a bien des raisons de se méfier des Gafam dans le secteur éducatif. Il y a bien des raisons de se soucier de l’avenir des entreprises de l’EdTech français. Mais ce manifeste porté par une association d’investisseurs directement intéressés relève simplement du lobbying.

Le manifeste

Rapport du Sénat

Rapport de la Cour des comptes

Le ministère ouvre la porte à Google

Quelle rentrée avec le numérique