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Le gouvernement a visiblement décidé d’engager le bras de fer avec les syndicats. Comment expliquer autrement qu’il réussisse à réunir toutes les fédérations syndicales contre son projet et dans l’appel à la grève le 17 décembre. Du coté des syndicats enseignants la condamnation a des intensités variables mais le rejet est lui aussi unanime. La troisième journée de mobilisation , le 17 décembre, suffira t-elle à faire bouger E Philippe et JM Blanquer ?

« C’est la déception à tous les étages » nous a dit Francette Popineau, co secrétaire générale du Snuipp FSU. « Non seulement nous n’avons pas de réponse aux questions sur la revalorisation mais en plus il y a une terminologie qui nous embête : repenser le métier. En plus d’une réforme dont on ne veut pas, il faudrait travailler plus pour bénéficier d’une revalorisation Le gouvernement voudrait amplifier al mobilisation, il ne s’y prendrait pas autrement ». Pour elle, « le gouvernement a choisi de continuer le bras de fer. Il n’a aucune considération pour les enseignants ». Le Snuipp appelle à faire grève le 17 décembre.

 » Le gouvernement n’a pas pris la mesure des revendications et de la colère exprimées massivement depuis plusieurs jours dans les grèves et manifestations comme le 5 décembre dernier. Le premier ministre n’a pas levé le flou sur les contenus de la réforme, il a en revanche confirmé la dégradation de la situation notamment avec la mise en place d’un âge pivot à 64 ans, la suppression de tous les régimes spéciaux et la fin du code des pensions », écrit la Fsu.  » Les enseignant.es sont plus inquiet.es qu’ils et elles ne l’étaient déjà. Le Premier ministre, bien que reconnaissant les pertes, ne propose aucune solution et renvoie à des discussions sur les carrières et les métiers, ne levant le flou ni sur les compensations, si sur la revalorisation. En outre, il confirme ainsi les propos du ministre de l’Education nationale sur les contreparties inacceptables liées aux missions et au temps de travail. Il n’a eu aucun mot pour les personnels non-enseignants. » La Fsu appelle les enseignants à se mobiliser dès le 12 et ce week end et à faire grève le mardi 17.

Pour Stéphane Crochet, secrétaire général du Se Unsa, interrogé par le café pédagogique, « le premier ministre consolide l’engagement sur le maintien du niveau des pensions à partir de 2021 ». Mais il déplore qu’il n’y ait pas d’éléments budgétaires concrets. « On n’a pas consolidé les 500 millions. Il y a un agacement fort qui se cristallise sur ce flou. Les collègues veulent des éléments concrets ». Le syndicat souligne le problème de l’âge de départ à 64 ans.

 » De grandes incertitudes persistent qui éloignent la sortie de la crise… Sur les mesures de compensation, en particulier pour les enseignants, l’UNSA considère que les annonces d’une revalorisation et d’une garantie de maintien de pension vont dans le bon sens. Il faudra cependant, avant la fin de semaine, que le voile soit levé sur un démarrage très rapide de négociations, sur le volume financier consacré et sa programmation », écrit l’Unsa. Mais  » la mise en place d’un âge pivot à 64 ans en 2027 avec une montée en charge dès 2022 est pour l’UNSA une ligne rouge… L’UNSA se dirige vers une mobilisation plus globale, y compris par la grève dès mardi prochain ».

Pour la Cfdt, « malgré les alertes de la CFDT, le Premier ministre a imposé des mesures d’âge inutiles et injustes à travers l’instauration d’un « âge d’équilibre » dès 2022. Pour la CFDT, une ligne rouge a été franchie ». Le syndicat souligne que  » dès 2022, ceux qui pouvaient prétendre à la retraite à 62 ans devront travailler plus longtemps pour maintenir leur niveau de pension », cet aspect de la réforme s’appliquant à tous les salariés dès 2022.  » La CFDT appelle donc l’ensemble des travailleurs à se mobiliser le 17 décembre pour que le gouvernement renonce à toute mesure d’âge et rouvre les discussions pour un système de retraite universel qui soit réellement juste. »

Pierre Marie Rochard, secrétaire national du Sgen Cfdt, interrogé par le café pédagogique, retrouve dans le projet gouvernemental « beaucoup de choses que la Cfdt porte ». Mais « deux sujets nous posent problème : la question de l’âge pivot avec lequel il y a un désaccord, et la question de la revalorisation. « On ne conditionne pas la revalorisation à d’autres missions. On ne va pas se laisser embarquer là dedans ».

FO éducation appelle « à une grève sans interruption jusqu’au retrait » du projet gouvernemental. Sud Education appelle à des actions du 12 au 17 et à participer à la grève du 17 décembre. Le Snalc « au vu de l’absence de garanties concrètes et de la volonté de revoir l’organisation du travail » appelle à une grande mobilisation le 17 et soutient les actions locales.

F Jarraud

Fsu

Unsa

Cfdt