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« Le numérique n’apparaît en soi ni meilleur ni pire qu’un autre outil ou support pour l’apprentissage, et former davantage les enseignants à son usage n’y changera rien », écrit Benoit Galand dans un nouveau Cahier du Girsef (Université catholique de Louvain). « Une étude comparative réalisée par de l’OCDE en 2015 sur la base des résultats aux tests PISA montre d’ailleurs que les systèmes scolaires qui ont le plus investi dans le numérique sont ceux où les élèves progressent le moins », rappelle t-il. « Certains employeurs disent avoir besoin de programmeurs, mais est-ce pour cela que l’on doit enseigner le codage à l’école ? Des besoins existent aussi dans de nombreux autres secteurs, comme par exemple les soins de santé ou l’enseignement. Est-ce pour cela que l’on réclame de former les élèves au secourisme ou à la pédagogie dès la maternelle ? » Pour lui, « si le numérique n’a pas plus qu’un autre média le potentiel de révolutionner les apprentissages, sa promotion intense – voire son imposition – dans les écoles pourraient avoir des effets disruptifs importants sur l’éducation en général : (a) en aggravant la crise climatique et environnementale… ; (b) en renforçant la croyance que l’effort d’apprendre les savoirs n’est plus nécessaire puisqu’ils sont disponibles partout et tout le temps via Internet, ce qui risque d’entraîner un appauvrissement culturel et un renforcement des inégalités (les enfants issus de familles défavorisées ont davantage besoin de l’école pour développer leurs savoirs ; et (c) en véhiculant le mythe que les enseignants pourraient être remplacés par des machines, ce qui pourrait avoir pour effet une dévalorisation de la profession enseignante ».

L’étude

Sur l’échec d’une réforme de l’éducation prioritaire