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« C’est comme en classe ». Professeure d’anglais dans un collège rural, celui de Broux-sur-Boutonne (79), Anne-Lise Roussel a ouvert une classe virtuelle pour renouer contact avec les élèves. A coté des gains pour l’apprentissage de l’anglais, la classe virtuelle est aussi un outil pour mobiliser durablement certains profils d’élèves. Au point qu’elle pourrait s’installer au collège après la reprise.

La classe virtuelle pour l’heure de vie de classe

« Quand je me suis mise à la classe virtuelle, c’était pour ne pas perdre le contact avec les élèves. Je n’allais pas les faire revenir au nom de l’anglais mais en créant un espace d’échange ». La première classe virtuelle, Anne-Lise Rousel l’a ouverte comme professeure principale pour une heure de vie de classe. « Avant de travailler, je crée le contexte de travail », nous a-t-elle dit. Finalement la quasi totalité des élèves était au rendez vous tant le besoin d’échanger et se retrouver est grand.

Pour AL Roussel, la classe virtuelle crée du lien social. « L’heure de vie de classe est plus utile actuellement qu’avant ». Les jeunes de ce petit collège « familial » sont maintenant isolés. « Ils expriment leur peur de ne pas terminer l’année correctement. La question de la mort apparait aussi », explique AL Roussel qui insiste sur la nécessité de faire parler les élèves. C’est ce que permet la classe virtuelle avec ses différents canaux de communication. La discussion en visio pour les plus hardis et le tchat pour les timides.

Et en cours d’anglais

En anglais, AL Roussel organise des classes virtuelles en demi groupe. « Les élèves se connectent plus facilement en demi groupe, notamment les élèves timides. Ca leur permet de mieux prendre la parole », dit-elle. Elle note que les élèves sont plus respectueux qu’en classe dans leurs échanges même s’ils continuent à bavarder entre eux à distance (par exemple par SMS). « Ils font toujours plusieurs choses à la fois. C’est comme en classe ! ».

En anglais « on peut faire pratiquement la même chose qu’en classe », estime t-elle. En compréhension orale les élèves préparent un travail avant la séance sur les indications du professeur. Tout le travail de la semaine est indiqué sur un padlet. Pour le lexique ils travaillent sur Quizlet. Ils ont des exercices sur LearnigApp. « Je n’utilise que des outils qu’ils connaissent déjà ». En classe virtuelle le travail est fait avec le professeur. Le cours est ponctué de pauses où les élèves travaillent ou échangent discrètement avec le professeur. C’est l’ambiance de la classe qui réapparait. Chaque élève a une trace écrite à recopier chaque semaine.

Quel avenir ?

Evidemment tout cela c’était avant l’annonce du brevet au contrôle continu. AL Roussel craint la démobilisation des élèves. Le collège compte déjà quelques élèves perdus de vue, sans matériel ou en zone blanche.

Faut-il garder la classe virtuelle pour après ? Anne Lise Roussel pense que l’outil a fait ses preuves. Il pourrait aider en temps normal pour le dispositif Devoirs Faits. A Brioux-sur-Boutonne, Devoirs faits bute sur les horaires des bus scolaires. La classe virtuelle permettrait d’accompagner les élèves durant leur transport pour les aider à faire le travail scolaire.

François Jarraud

Le padlet d’AL Roussel

Sur le site académique