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« L’outil stop motion permet d’améliorer la capacité à construire un récit et le raconter ». Si la technique du stop motion est bien connue dans le premier degré, elle est rare dans le second degré. Professeure en collège à Verneuil sur Seine (78), Aurore Maciejczack fait faire ce petit retour en enfance à ses collégiens de 3ème pour mettre aussi de l’affectif et des émotions dans un apprentissage très formalisé. L’émotion ça aide aussi à apprendre…

Des jouets pour mémoriser

« En 3ème les élèves sont en train de ranger leurs jouets. Ils vivent un passage avec l’adolescence. Leur faire ressortir leurs jouets a un coté émotionnel important. Ca va faciliter leur engagement et la mémorisation ».

En apparence c’est un pari que fait Aurore Maciejczack. En fait ses élèves sont habitués à créer en cours d’histoire-géographie. Ce qui génère un comportement moins agressif entre eux et un accueil positif de la consigne professorale.

Le stop motion

A la veille des vacances de printemps, en conclusion d’un chapitre d’histoire un peu aride sur la guerre froide, Aurore Maciejczack leur demande de raconter l’histoire de l’Allemagne de 1945 à 1989 sous forme d’une chronologie commentée ou d’un film en stop motion. Le stop motion est une technique d’animation qui peut assez facilement être prise en mains en utilisant des applications disponibles sur internet sous Android ou Apple. On peut réaliser des films avec une tablette ou un smartphone.

C’est un gros défi qui leur ait lancé. Les élèves doivent écrire le récit historique sur cette histoire de l’Allemagne, il doit utiliser un vocabulaire précis, donner des dates, des noms d’acteurs. Et ils doivent aussi imaginer le scénario et le réaliser !

Maitriser le récit historique

« Ce travail est un aboutissement de plusieurs années où ils apprennent à maitriser les compétences du récit », explique Aurore Maciejczack. « Ils savent qu’il faut expliquer les causes et les conséquences, parler des acteurs. Ils ont la consigne de respecter ces contraintes du récit historique. Et ils savent aussi que les films seront mis en compétition.

Les réalisations sont remarquables. Certains élèves ont utilisé des images animées. Mais la plupart ont réalisé des films en stop motion en utilisant leurs play mobils. Dans un groupe des dialogues ont été écrits et la famille mobilisée pour jouer les roles !

« Le film va favoriser la mémorisation », explique Aurore Maciejczack. « Quant au récit historique c’est une mise en forme qui donne du sens à l’histoire et qui lui donne de la chair ». Les consignes précises (repères historiques, vocabulaire précis, ordre chronologique etc.) fait la différence entre le récit littéraire et historique.

« L’avantage du stop motion », explique Aurore Maciejczack, « c’est que le travail sur les sources doit être approfondi. Qaund on leur montre des films souvent ils les interrogent mal. Là ils sont obligé de les utiliser et de les interroger de façon approfondie. Finalement le récit les amène à mieux expliquer l’histoire ».

Propos recueillis par François Jarraud

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