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« Nous refusons de nous faire les exécutants d’une doctrine imposée d’en haut, paternaliste, fût-elle « républicaine » et « laïque ». Notre métier repose sur la pédagogie, la vraie, pas celle qui consiste à « expliquer » des savoirs ou des décisions prédéfinis à des supposés malcomprenants. Mais, en revanche, celle qui consiste à créer, en suivant le principe d’égalité, les conditions propices au questionnement, à la réflexion, à l’esprit critique, à l’invention d’une démarche de vérité, sans lesquels il n’y a pas de connaissance », écrivent des enseignants grévistes du collège Flora Tristan de Paris (20ème). « Il ne nous revient en aucun cas de nous faire auxiliaires de police en signalant des élèves soi-disant « radicalisés », alors que ce sont des mineurs, et nous rejetons résolument l’injonction de nous faire complices d’une pareille dérive attentatoire aux libertés fondamentales, aux droits et à la dignité des enfants. Ce serait ouvrir la voie à la non-société que les terroristes rêvent de nous voir emprunter pour enfin voir le monde à leur image ». Une prise de position qui vient après les dérapages constatés ces derniers jours : menaces de criminalisation des collégiens contestataires à Paris, arrestations de collégiens de 12 ans et même d’écoliers de 10 ans.

Criminalisation à Paris