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Comment s’organise l’espace de la classe et son fonctionnement ? Guilhem Labinam (Université de Cergy) publie sur Géoconfluences un passionnant article.  » Pour qu’une approche visant à prendre en considération l’espace comme une variable importante ne se résume pas à une affaire de mobilier plus ou moins adapté aux enfants ou aux moyens budgétaires, il reste nécessaire de réfléchir aux spatialités, aux inscriptions individuelles dans la classe. Celle-ci est sans cesse parcourue, vécue et réappropriée dans la tension d’un ordre transactionnel (document 2) : dans toute classe cohabitent, en effet, un réseau (micro-spatial) de communications « secondaires » établies entre les élèves et un réseau méso-spatial de communication « primaire » – mais pas toujours primordiale – entre l’enseignant et les élèves », explique t-il.  » Si l’approche théorique invite d’abord à considérer l’espace-classe comme une forme architecturale occupée par ce que nous avons nommé l’ordre distributionnel, elle invite aussi à identifier le rôle d’un ordre fonctionnel lié à la manière dont les usagers se saisissent de ces objets, ainsi que celui d’un ordre transactionnel dépendant, quant à lui, des appropriations et des vécus dont la salle de classe constitue l’ancrage et, d’une certaine façon, la mémoire. Assurément, ce n’est pas le moindre des aspects du travail de l’enseignant que de saisir ces articulations d’échelles et ces métriques différentes en situation. Un professeur évolue sans cesse à l’interface entre un micro et un méso-espace ; il gère, ce faisant, des tropismes divergents, conflictuels ou au contraire complémentaires. De l’individuel au collectif, du didactiquement finalisé à l’expression libre de la spontanéité, nul doute que les habiletés socio-spatiales dont il fait preuve nécessitent encore d’être interrogées et analysées. »

Sur Géoconfluences