« Craignons, à cet égard, que « l’école du futur » qu’on nous annonce ne soit, en réalité, une école du passé, d’avant l’éducation prioritaire, avant qu’on affirme (sans être capable, il est vrai, de réellement le mettre en œuvre) qu’« il faut donner plus et mieux à ceux qui ont moins ». Rien ne serait pire en effet, en matière de lutte contre les inégalités, qu’une distribution de fonds publics effectuée essentiellement sur la base de « projets innovants » et qui, en une « babélisation » insupportable, laisserait de côté celles et ceux qui n’ont ni le temps ni les moyens d’innover », écrit Philippe Meirieu dans Libération, à l’occasion du Forum organisé par le quotidien et le Café pédagogique le 25 novembre à Paris. « L’éducation nationale doit donner à tous les acteurs de l’institution scolaire les moyens d’inventer des pratiques pertinentes, au plus près des difficultés et des besoins. Elle doit les accompagner par une formation continue de qualité. En ne faisant jamais de l’innovation un préalable au soutien de l’État mais un moyen offert à toutes et tous pour que l’école tienne enfin les promesses de la République. »
