Selon le SI.EN UNSA, syndicat des inspecteurs de l’Éducation nationale, les inspecteurs et inspectrices subissent de fortes tensions ce qui les amènent à s’interroger sur le sens de leur métier. Le syndicat évoque « un malaise profond », un « mal-être », une « souffrance diffuse ». Une situation mise en évidence dès 2016 dans une étude, qui avait « provoqué un réel émoi au sein du ministère, émoi malheureusement bien vite oublié »
« Le SI.EN UNSA appelle solennellement le ministre à mettre en cohérence les ambitions qu’il affiche pour l’École et la confiance qu’il accorde à ses cadres territoriaux. Sans cette confiance et sans les moyens de la mettre en œuvre, les belles intentions affichées ne seraient au bout du compte que de tristes illusions et déboucheraient sur de cruelles déceptions dont les premières victimes seraient, comme toujours, les plus fragiles parmi les élèves et les jeunes »
« Les inspectrices et les inspecteurs n’ont plus le temps de se consacrer à̀ ce qui devrait entre leur mission centrale : l’accompagnement des équipes pédagogiques afin de les aider à̀ mettre en œuvre les actions au service d’une meilleure réussite de tous les élèves. Les multiples injonctions du ministère, souvent précipitées dès l’annonce médiatique d’une mesure, sont aveuglements suivis par la hiérarchie intermédiaires des recteurs et des DASEN. Peu soucieux de la qualité́ de vie au travail des inspecteurs, ceux-ci leur enjoignent aussitôt d’exercer sur les enseignants un contrôle tatillon qui inhibe les initiatives au lieu de les encourager. Une priorité chasse l’autre sans qu’il ne soit jamais possible d’aller jusqu’au bout du travail accompli. Nous avons l’impression de mettre les équipes pédagogiques en tension permanente sans que cela produise le moindre effet utile pour les élèves. Les réforme ou les mesures dont nous devons assurer la promotion plus que la compréhension, se traduisent systématiquement par l’urgence de faire remonter des chiffres, aussi flatteurs qu’illusoires ! La question que nous pose notre hiérarchie locale n’est jamais « comment ? » ou « avec quel effet ? », mais « combien ? » … Combien de constellations dans le cadre du plan mathématiques ou du plan français, combien de projets Phare, combien d’écoles acceptant de s’engager dans « Notre école, faisons-la ensemble », combien d’enseignants de telle ou telle spécialité́ de l’enseignement professionnel prêts à̀ adhérer à la réforme, combien d’écoles ou d’établissement ont été évalues ? »