Sommaire
Notre forme scolaire est pensée pour la « socialisation méthodique de la jeune génération » au travers d’une discipline, de règles et contraintes, perpétuant un ordre social, et édifiée sur le modèle de la sanctuarisation du savoir, de la séparation, de la répression du « naturel ». Ce modèle scolaire repose sur la promotion d’un individu rationnel par la « transmission » de savoirs scolaires, et par le déni des affects dans le lieu scolaire. Pourtant, nous sommes tous des ex-élèves, et les traces de ce passé, que nous ayons été excellents, bons, médiocres ou mauvais élèves, affleurent souvent derrière nos opinions péremptoires sur « l’institution scolaire ». Anne Dizerbo chercheure en sciences de l’éducation et professeure propose des ateliers biographiques, comme lieux apprenants autant que comme modalités de « pouvoir d’agir » des élèves.
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L’architecture scolaire, outil de bien-être ?
L’espace scolaire n’est jamais neutre. Il signe les orientations pédagogiques et les choix politiques d’une époque. L’architecture scolaire a historiquement eu la fonction de rendre manifestes des valeurs collectives. Le type d’établissement caractéristique de notre forme scolaire classique est concomitant de la construction des États-nations et de la volonté hygiéniste de construire d’ « Un » savoir pour « Une » Nation. Le bâtiment scolaire y devenait éducateur. Aujourd’hui, la forme scolaire est questionnée de toutes parts par des mutations qui en affectent autant la manière de penser, d’organiser et de dispenser les savoirs que la fonction sociale et politique. A une société liquide répond une verticalité de la forme scolaire solide que le double tournant numérique et global que nous vivons n’affecte pas encore. L’architecture scolaire peut-elle devenir un outil de bien-être ?…
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