"Ca fait 10 ans qu'on se bat pour avoir ce micro-lycée". Hélène Zoughebi, vice présidente de la région Ile-de-France en charge des lycées, est particulièrement satisfaite. Le recteur de Paris, François Weil, est présent et proclame sa fierté. Le premier micro lycée de Paris est inauguré le 5 décembre 2013. Déjà la région invite le rectorat à envisager une seconde structure...

En septembre 2013, nous avions choisi le micro lycée de Paris pour partager la rentrée des professeurs. Après le Pole innovant de Paris, le lycée de la solidarité internationale et toutes les inventions pour raccrocher les jeunes que G. Longhi avait invité, le lycée Lazare Ponticelli est bien une bouée de secours pour certains élèves. La région Ile-de-France compte 28 000 jeunes décrocheurs et "les réponses au décrochage doivent être multiples" , affirme H Zoughebi. La région a adopté en avril 2013 un nouveau plan de lutte contre ce fléau, dont le micro lycée. Installé dans des bâtiments industriels délaissés, la région en a rénové l'ensemble et fourni du matériel .d'enseignement.

Pour H Zoughebi, le micro lycée  donne une seconde chance à des jeunes qui ont perdu pied à un moment et sont refusés par les établissements classiques souvent car trop âgés. Ne rentrent au micro lycée que des décrocheurs qui ont quitté toute structure d'enseignement depuis au moins 6 mois. Il faut aussi qu'ils fassent la démarche de venir rencontrer l'équipe. 25 élèves sont inscrits au lycée en 1ère ES et L. Cette taille modeste fait partie d'un projet pédagogique où chaque élève bénéficie d'un tuteur et est suivi personnellement.

"Ce qui est bien ici par rapport aux autres lycées c'est le petit déjeuner le matin", nous explique Yannis. "C'est important car ça permet d'être à l'aise". Avec une dizaine de camarades il termine dans la salle commune profs - élèves un travail de géographie avant l'arrivée du recteur. "Les profs sont très gentils. Ils nous aident beaucoup", ajoute-il.  A 20 ans, Yannis a été jugé trop vieux par d'autres lycées parisiens. Lazare Ponticelli lui permet " de poursuivre des études et d'avoir une chance de continuer dans le supérieur"

Fruit du plan régional de lutte contre le décrochage et de "la bonne intelligence Etat - région" , marqué par la signature d'une charte le 29 novembre, le lycée est pour le recteur François Weil  "un laboratoire pédagogique" dont les leçons méritent d'être reprises ailleurs. Ingrid Duplaquet, coordinatrice du micro lycée et professeure de lettres et Hélène Thammavongsa, professeure de SES et d'histoire-géo, portent ainsi un petit morceau d'avenir pour toute l'académie. Déjà H Zoughebi appelle à l'ouverture d'une structure similaire dans le nord de Paris.

François Jarraud

Maxi rentrée au micro lycée

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