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Les nouvelles technologies en EPS : ressource ou gadget ? 

Par Antoine Maurice et Benoît Montégut



L’académie de Rouen a mis en ligne la journée « L’EPS en @ction », colloque qui s’est attaché à montrer l’intérêt, les limites aussi de l’utilisation des nouvelles technologies en EPS. Cette conférence a réuni Bernard Andrieu (PU STAPS Rouen), Julien Texier et Mathieu Dejean, professeurs EPS formateurs TICE ainsi que deux professeurs EPS stagiaires évoquant leur premières expériences. 3 vidéos sont en ligne sur le site de l’Académie.

 

L’approche philosophique du corps met en avant que les nouvelles technologies vont inévitablement entraîner des modifications du rapport au corps. Cela doit donc interroger les effets et les impacts sur le lien avec les apprentissages chez les élèves en utilisant les nouvelles technologies. Mais ça questionne aussi le rôle et la place de l’enseignant parce que si les élèves ont un accès direct à des éléments par lesquels il devait passer par une voie extérieure, que devient l’enseignant dans la leçon d’EPS ? Cela doit donc questionner la formation des enseignants. L’intrusion de ces outils doit également interroger l’activité collective de la classe : est-ce que c’est un élément perturbateur, fédérateur chez les élèves, est-ce que c’est source de motivation ?

 

Bernard Andrieu affirme que nous allons vers un « corps capacitaire », c’est-à-dire un corps qui n’est plus délimité par des compétences et des capacités objectivées, mais au contraire un corps qui va découvrir au fur-et-à-mesure que les instruments révèleront les capacités par des expériences immersives, ce qu’on peut appeler des capacités potentielles, inexploitées. Les pratiques physiques et sportives vont permettre de modifier petit à petit la connaissance que le sujet va avoir de son schéma corporel. C’est une révolution considérable pour autant que l’on admette que la conscience que nous avons de notre propre corps n’est qu’une toute petite partie par rapport à ce qu’il se passe véritablement dans notre corps.

Julien Tixier et Mathieu Dejean ont ensuite présenté les intérêts de l’utilisation des TICE, à la fois pour les élèves, mais également pour les enseignants. Ils ont présenté notamment deux applications, « UberSense » et « Sprint Timer ». Par la suite, deux interventions de professeurs EPS débutants questionnant la place des TICE dans leur enseignement. La soirée s’est achevée par un moment d’échanges et de questions.

Que retenir de cette conférence ? Tout d’abord un appui marqué pour le livre de Michel Serres, « De l’essor des nouvelles technologies, un nouvel humain est né, Petite Poucette, 2012 » qui affirme que “nous vivons actuellement une révolution de la même envergure que l’invention de l’écriture puis plus tard de l’imprimerie qui aura des conséquences au moins aussi importantes  sur notre rapport au savoir”. Si nous ne pouvons pas échapper à cette révolution, le Ministère en a fait d’ailleurs une priorité nationale, de nombreuses questions se posent aux enseignants, aux chercheurs aussi. Quels types de pratiques nouvelles cela va-t-il engendrer chez les élèves ? Cela doit également réinterroger la manière dont les élèves apprennent. Quelle formation pour les enseignants ? Bernard Andrieu demandant un séminaire national afin de faire un point sur la question.

 

La conférence :

http://eps.ac-rouen.fr/spip.php?article1650



Sur le site du Café



Par antoinemaurice , le mercredi 30 mars 2016.

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