| | A la Une : Faire l’expérience des œuvres | |
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| | Marie Soulié : 2021, le collège en couleurs ?Après 2020, année terne, peut-on faire de 2021 une année multicolore ? Professeure de français au collège Daniel Argote à Orthez, Marie Soulié a lancé un projet annuel autour des tableaux de la peintre américaine Laurel Holloman. Le travail a d’ores et déjà permis l’ouverture d’un remarquable « musée numérique » qui rassemble les poèmes, les vidéos, les musiques, que les œuvres ont inspirées aux élèves. Il va se prolonger par l’écriture d’une nouvelle fantastique : un personnage qui ne voit plus le monde qu’en noir et blanc vit des aventures pour retrouver petit à petit les couleurs perdues. Le projet porte de belles invitations : travailler davantage les correspondances entre les arts, percevoir combien le numérique peut enrichir et enchanter notre relation aux œuvres, donner aux élèves la possibilité de se sentir eux-mêmes « puissants dans la création ». | | | Laurel Holloman : Quand les élèves émeuvent l’artisteQuel regard une artiste porte-t-elle sur des créations d’élèves qu’elle a inspirées ? Actrice de cinéma et de série (Two Girls In Love, The L Word…), Laurel Holloman est aussi une artiste peintre qui travaille à Los Angeles et a exposé dans de nombreuses capitales européennes. Elle est connue en particulier pour des œuvres de très grands formats aux couleurs tourbillonnantes, dans la tradition de Mark Rothko, Barnett Newman ou Paul Klee. L’artiste nous livre ses impressions sur le beau travail mené par Marie Soulié et ses élèves. | | | Claire Tastet : Travailler les Lettres persanes par alternanceUne semaine en classe, une semaine à la maison : beaucoup de classes de lycées fonctionnent actuellement par alternance. Comment se confronter aux problèmes et aux défis que pose une telle organisation ? Au lycée Vaucanson à Tours, dans le cadre de l’étude d’une œuvre au programme, Claire Tastet a invité ses élèves à transformer des « Lettres persanes » de Montesquieu en « cartes postales persanes », partagées en ligne. Bilan : l’exercice de réécriture permet de travailler bien des compétences et la pratique transformative favorise l’appropriation. Regard décalé / regard distanciel : et si l’actualisation du livre consolidait sa patrimonialité ? et si le travail maison invitait à jouer davantage avec les textes et les savoirs ? et si on utilisait le travail à distance pour renforcer la proximité avec les œuvres ? … | | | Mélanie Bardot : Faire le procès d’un écrivain ? Peut-on lire et étudier une œuvre aussi longue et complexe que Germinal dans une classe de 4ème ? Le défi a été relevé par Mélanie Bardot au collège REP Joliot-Curie de Lallaing dans le Nord. Pour ce faire, l’étude de l’œuvre devient un projet de classe, motivant et engageant : Zola est accusé par les directeurs de mines de donner une mauvaise image de l’univers minier ; en tant qu’ « experts en littérature », les élèves vont mener l’enquête ; et au final ils vont jusqu’à élaborer le procès du romancier. La démarche favorise aussi interdisciplinarité et différenciation pour développer compétences d’analyse et d’argumentation : jusqu’à susciter l’engouement des élèves, témoigne l’enseignante. | | | Marion Delva : Oser Le Tartuffe en 6ème !Etudier Le Tartuffe de Molière dans une classe inclusive de 6ème en collège REP : un projet insensé ? C’est pourtant le défi relevé par Marion Delva au collège David Marcelle de Billy-Montigny dans le Pas-de-Calais. Sa motivation : ne pas priver les élèves des œuvres les plus riches, les frotter aux textes les plus complexes et résistants. Sa méthode : problématiser (qui est le Renard dans la pièce ?), mener une approche éclatée plutôt que linéaire, utiliser des marque-pages interactifs pour un accompagnement lexical et des liens vers des mises en scène, travailler la lecture expressive… Et au final, le projet ouvre bien des possibles : « Les élèves, même si leur compréhension première est partielle, même s’ils sont en difficulté, perçoivent des choses lorsqu’ils lisent un texte. Le travail du professeur consiste alors à les recueillir et à les exploiter pour leur donner confiance dans leur statut de lecteur. » | | | Audrey Laurent : Quand les élèves créent un bookflixUn bookflix est un mur virtuel ou réel qui présente des livres en imitant les codes visuels de la célèbre plateforme de séries et de films : sur un fond noir, des affiches incitatives et des QR code renvoient à une mise en voix, une bande annonce littéraire ou une vidéo de booktuber. Voilà ce qu’ont fabriqué les élèves d’Audrey Laurent, professeure de français, et Laurent Desmulliez, professeur-documentaliste, au collège Les Dentelliers à Calais. Pour éviter l’école buissonnière sur Netflix, faut-il, comme cela a été dit, maintenir coûte que coûte les élèves en classe, les programmes en vigueur, les examens à préparer ? Ou ne pourrait-on pas plutôt exploiter les pratiques informelles, jugées illégitimes, des élèves, utiliser les smartphones et les codes de la culture numérique pour les aider à aller vers la culture du livre ? Audrey Laurent présente ici les enjeux et les modalités du beau travail mené… | | | Philippe Maurel : Vers une écriture visuelle d’appropriation ?Et si l’enseignement du français se faisait un peu plus visuel ? Et s’il se faisait davantage école du regard et de l’imaginaire ? Philippe Maurel est professeur de lettres à Montreuil au lycée Eugénie Cotton, lycée des métiers de la création graphique et numérique. Il invite régulièrement ses élèves à la créativité, par exemple à une actualisation du Décaméron de Boccace, d’une époque et d’une épidémie à l’autre. Il propose aussi de fort belles écritures visuelles d’appropriation : ballades enluminées, réalisations plastiques inspirées d’Apollinaire, affiches pour une pièce de Musset, jeu de cartes autour d’un roman de Laclos … Exemple d’adaptation interdisciplinaire au contexte, le travail mené ouvre des horizons pour tous : lire, c’est aussi visualiser ; étudier une œuvre, c’est la reconfigurer pour mieux l’appréhender ; « l’acte interprétatif lui-même doit être, si on veut que les élèves s’en emparent, un exercice sensible pour eux ». | |
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| | | Grégory Devin : Héros et héroïnes de 2021 ?Quelles figures héroïques se donnent les élèves en 2021 ? Professeur de français à Bricquebec, Grégory Devin a actualisé une séquence de 5ème sur le thème « héros, héroïnes, héroïsmes ». | | | Un parcours hybride en collège sur Victor HugoProfesseure de français au collège André Malraux à Asnières, Clara Mondésir a mené une séquence « Victor Hugo, contre la misère », adaptable en version hybride. Le travail en classe et le travail hors la classe amènent à exercer des compétences différentes. | | | Marie Especel : Etudier une œuvre en une semaine« Une semaine, une œuvre, un défi » : les séquences les plus courtes seraient-elles les meilleures ? Au collège Jacques Prévert de Bourg-sur-Gironde, Marie Especel a mené l’aventure à nouveau : en une semaine, avant les vacances de Noël, ses 4èmes ont exploré une nouvelle de Prosper Mérimée sur l’esclavage, « Tamango ». | | | Ophélie Jomat : Voyager par les mots avec des 5èmesLes confinements réveilleraient-ils souvenirs et désirs de départs ou de balades ? Au collège Les Acacias au Havre, Ophélie Jomat a amené ses élèves de 5ème à écrire des poèmes sur le thème du voyage, à les mettre en image, à en enregistrer une lecture. Les créations sont rassemblées dans une anthologie réalisée avec Book Creator. | | | S’approprier une œuvre par un podcastDes productions numériques audio peuvent-elles constituer « un levier pour l’appropriation littéraire d’une œuvre intégrale en collège REP » ? Dans le Pas-de-Calais, Sandrine Leplat et Clémentine Bartone ont tenté l’expérience autour des « Romances sans paroles » de Paul Verlaine. Dans le cadre d’une liaison cycles 3 et 4, l’approche se veut plurielle : manipulations et reconstructions de poèmes, carnets de lecture, échanges divers… | |
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| | | Créer de l’intérieur d’une pièce de théâtreQuelles activités créatives pour aider les élèves à s’approprier la pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce « Juste la fin du monde » ? Au lycée Jean Baylet à Valence d’Agen, Amélie Pinçon a invité ses élèves à produire les messages téléphoniques que le héros Louis aurait pu laisser sur le répondeur de son ami durant sa visite à la famille. Au lycée de l’Iroise à Brest, les lycéen.nes du projet i-voix ont aussi exploré la question centrale de la parole impossible. Des comptes Instagram leur ont permis d’éclairer de façon collaborative, en images, en mots, en hashtags, la vie intérieure des différents personnages et les territoires de l’extimité, de ce qui se dit ou pas en ligne... | | | | | | Mettre une œuvre en boîte (vocale« Vous concevrez une mise en boîte de l'œuvre étudiée, qui en représentera au mieux ce qui vous semble fondamental. Vous enregistrerez ensuite une présentation de ce projet. Vous serez attentif, pendant l'enregistrement, à ce que le récepteur puisse visualiser l'objet, même s'il ne l'a pas sous les yeux. » Voilà la consigne d’un travail original mené par Karin Morton au lycée Foch de Rodez autour d’un recueil de Baudelaire et d’une pièce de Mouawad. | | | Créer une carte postale sonoreComment rendre sensible l’idée que « l'âme est un paysage choisi » ? Au lycée Déodat de Séverac à Toulouse, Lysis Bragance a invité ses 2ndes à réaliser des cartes postales sonores. Le travail prend appui sur l’étude d’une œuvre de jeunesse de Flaubert, « Passion et vertu ». | | | Débat en 1ère autour de Montaigne A Nantes, Ségolène Piron-Simon a mené un « débat canadien » en 1ère STI2D dans le cadre de l'étude des essais de Montaigne au programme. Thème : est-ce sauvage que d'être nu ? Pour enrichir l’argumentation, les élèves explorent un corpus composé d’extraits de la Genèse et du Code pénal, de textes de Jean de Léry et Claude Lévi-Strauss, de publicités pour des parfums. | | | Créer un site autour d’une œuvre antiqueAu lycée Marie Curie de Strasbourg, M. Renaudot, professeur de lettres, et M. Wimmer-Nejman, professeur-documentaliste, ont mis en œuvre le beau « Projet Thyeste » dans le cadre du cours de LCA. En résonance avec la programmation de « Thyeste « de Sénèque au TNS, les élèves ont travaillé sur le mythe des Tantalides pour aboutir à la réalisation de petits clips de présentation des personnages, enregistré en vidéo leur interprétation d’une scène de la pièce, rencontré le metteur en scène Thomas Jolly … | | | Une classe péplum en 2ndeAu lycée Bréquigny à Rennes, une classe de 2nde a transformé ses heures d’Accompagnement Personnalisé en projet annuel pour devenir une « classe péplum ». Il s’agit, par l’étude de l’Antiquité et de ses héritages, de sortir du cloisonnement disciplinaire traditionnel. Les activités sont diverses : sorties et visites, animation d’une œuvre d'art, rédaction d'une enquête policière en anglais, joutes de héros, reconstitution du procès de Néron… | |
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| | | En 2021, libérons Molière ?Comment faire revivre l’œuvre de Molière en cette année de pandémie ? Association Nationale de Recherche et Action Théâtrale, l’ANRAT lance le défi « Libérons Molière ! Poquelin, un ami qui nous veut du bien… ». Le but est de « rassembler nos mémoires et attentions autour de la figure de Molière, et particulièrement cette année autour de sa pièce Le Malade imaginaire, afin qu’un hommage collectif et collaboratif lui soit rendu. » Le défi s’adresse à différentes catégories d’âge et propose des thèmes divers... | | | Se former à l’oral avec des cartes « Pour travailler l'oral, j'ai imaginé un jeu de cartes librement accessible à tous, élèves, enseignants, formateurs, sous licence Creative Commons. Je suis preneuse de toutes vos suggestions pour qu'il puisse être encore plus utile. » Telle est la belle proposition d’Anne-Cécile Franc, professeure de lettres et formatrice dans l’académie de Versailles. | | | Grand oral : tensions et défisDans un contexte de travail délabré, quel avenir pour le « Grand Oral ? Un récent document de l’Inspection générale précise les attentes et livre des exemples de questions. L’AFEF en partenariat avec l’APMEP vient d’organiser sur le sujet une passionnante rencontre-débat interdisciplinaire. Les échanges ont éclairé l’enjeu : le pouvoir prescriptif de l’examen final permettra-t-il de donner à l’enseignement de l’oral sa juste place dans la scolarité ? | | | Travailler l’oral à l’heure du numérique : enjeux et exemplesLe numérique peut-il aider à travailler l’oral ? Et même aider à préparer le « grand oral » ? Questions soulevées lors du forum Interactik « Recherche et Éducation » le 2 février dans l’académie de Rennes. IPR de lettres, Camille Dappoigny a souligné combien la domination de l'écrit à l’École a des effets sur les modalités d'apprentissage et les difficultés de certains élèves. Elle a invité à envisager autrement le mot éloquence : il s’agit comme le souhaitait Francis Ponge d’ « apprendre à chacun l'art de fonder sa propre rhétorique », ce qui a de fortes implications didactiques et redonne à l’enseignement de l’oral une visée émancipatrice. | | | Savoir lire, savoir écrireA explorer en ligne : les actes du séminaire qui s’est tenu le 7 janvier dans l’académie de Créteil, avec plusieurs centaines de participants, sur le thème « Savoir lire, savoir écrire, du collège au lycée », général, technique ou professionnel. 6 ateliers rendent compte de pratiques de classe et de stratégies pédagogiques. | | | Œuvrer à l’EMI en lettresL’hebdo lettres de l’académie de Grenoble se demande en quoi l'étude de textes littéraires peut participer à l'éducation aux médias et à l'information des élèves. Elle propose des ressources pour les amener à adopter un regard avisé sur les circuits de l’information et de la désinformation. | | | Apprendre à rédiger en éducation prioritaire "Je n'enseignerai plus jamais sans tenir compte du rapport à l'écriture de mes élèves". C'est une des conclusions d'une recherche menée par l'université du Québec à Montréal. Des enseignants ont construit des outils d'enseignement différencié en se basant sur le rapport à l'écriture des élèves. | | | Nouveau programme de 1ère pour les deux années à venirLe BO du 4 février publie le nouveau programme de français de première pour 2021-2022 et 2022-2023. En littérature d’idées c'est Rabelais, La Bruyère et Olympe de Gouges qui seront étudiés dans la voie générale. Pour 2022-2023, il y a renouvellement de l’objet d’étude « Le roman et le récit » avec l'Abbé Prévost, Balzac, Colette. Le programme est identique en première technologique. | |
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